Un an et 2,6 millions de morts après...
Un virus très contagieux, une maladie qui tue les plus âgés
Sur l'origine du virus
La recherche scientifique à l'épreuve du feu
ACE2, un récepteur ubiquitaire
Une maladie qui fait surjouer le système immunitaire
Traitements : les gourous et les charlatans font la Une
La solution, c'est donc le vaccin !
Vers la fin de la pandémie ?
Quelles leçons pour le futur ?
Il y a un an, le 19 mars 2020, je commençais ce journal, persuadé que nous allions vers une crise sanitaire de grande ampleur.
En effet, depuis deux décennies, les virologues sérieux n'avaient aucun doute quant à l'avénement inéluctable d'une pandémie virale affectant l'ensemble de la planète.
Plusieurs alertes d'origine virale avaient confirmé leur crainte. Avec :
- le SARS-CoV en 2002,
- la grippe A (H1N1) en 2009,
- le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient ou MERS-CoV en 2012...
Et évidemment la fièvre Ebola en Afrique.
Des épisodes qui avaient mis en lumière des pathogènes hautement contagieux et mortifères.
Aujourd'hui, en dépit des mesures draconiennes inédites, prises pour limiter la propagation du virus, on dénombre plus de 120 millions de cas confirmés de Covid-19 dans le monde et l'on déplore plus de 2,7 millions de morts. Actuellement la pandémie cause entre 10 et 15 000 décès par jour.
Au Brésil, pays laxiste au niveau de la prévention, le virus a tué près de 2 900 personnes dans la seule journée du 16 mars 2021.
La France déplorera bientôt 100 000 mille morts.
Je notais le 29 mars 2020 que la dernière analyse des chercheurs de l'Imperial College of London indiquait :
"qu'en l'absence de confinement et mesures barrières, le SRAS-CoV-2 aurait pu infecter 90% de la population mondiale et tuer 10,5 millions de personnes." (Report 12).
Il faudrait aussi ajouter toutes les victimes du "COVID long", gravement handicapées par de multiples pathologies qui affectent, les reins, le coeur et les vaisseaux, le cerveau.
La létalité de ce virus n'est pas spectaculaire. Selon les pays, elle varie de 0,5 à 1,9% (Ebola : 40 à 60%).
On estime à 81% le nombre de cas bénins.
Par contre la maladie peut-être gravissime pour les personnes âgées de 60 ans et plus.
D'autres facteurs de risques ont été rapidement identifiés, comme l'obésité.
Ce qui rend le SRAS-CoV-2 redoutable est donc sa très forte contagiosité, qui a contraint la plupart des pays du monde à des mesures drastiques, comme le confinement.
Sans ces mesures, les systèmes de santé des pays les plus avancés se seraient écroulés.
Dans un premier temps on a pensé que le virus se transmettait par contact direct avec l'air expiré (toux, éternuement) ou par contact sur les surfaces extérieures. Cependant, dès le 3 avril 2020, je notais dans ce journal :
"certains scientifiques (minoritaires) évoquent maintenant ouvertement la possibilité que le virus se propage dans l'air. Ceci expliquerait l'incroyable contagiosité du SRAS-CoV-2.
D'ores et déjà, à New York où l'épidémie flambe à une vitesse incroyable, le port du masque est recommandé."
Cette hypothèse a été rapidement confirmée et l'on sait aujourd'hui que maladie peut se propager dans les particules beaucoup plus petites de l'air expiré, sous forme d'aérosols.
Dès lors le port du masque s'est imposé dans le monde entier.
Contrairement à ce que certains affirment sans preuves, on ne connait pas l'origine de ce virus. Nous en sommes toujours au stade des hypothèses et celle qui a la préférence des virologues sérieux met en cause une contamination initiale de chauve-souris vers un deuxième animal.
Les toutes dernières publications révèlent que des virus apparentés au SARS-CoV-2 circulent depuis plusieurs décennies dans toute l'Asie du Sud-Est et le Yunnan via plusieurs espèces de [chauve-souris] Rhinolophus qui échangent ces virus dans les grottes où elles se côtoient régulièrement.
Des variants similaires à 93 % au SARS-CoV-2 viennent d'être identifiés par des chercheurs de l'Institut Pasteur du Cambodge (IPC), dans des échantillons conservés depuis 10 ans dans un congélateur à -80 °C.
Cela expliquerait pourquoi " les populations humaines du Cambodge, du Laos, de Thaïlande et du Vietnam semblent beaucoup moins impactées par la pandémie de Covid-19 que les autres pays de la région."
Le virus aurait été exporté ensuite vers la Chine par des pangolins : plusieurs pangolins porteurs de coronavirus ont en effet été saisis par les douanes chinoises dans la province de Guangxi en 2017-2018 et dans la province de Guangdong en 2019.
Dès janvier 2020, les chercheurs se sont mis au travail.
Virologues, biologistes moléculaire, chimistes, épidémiologistes... ont été aussitôt mobilisés pour répondre à trois questions principales :
- quelle est la structure de ce virus,
- comment se répand-il dans l'organisme,
- comment le combattre.
Les autorités chinoises partageaient, dès le week-end du 11-12 janvier 2020, la séquence complète du génome du coronavirus. L'Institut Pasteur, publiait la séquence de la souche isolée en France le 30 janvier 2020.
Dès lors les chercheurs se sont penchés sur le mode d'action de ce nouveau virus baptisé SRAS-CoV-2.
Cela ira très vite, puisque au premier jour de ce journal, le 19 mars 2020 j'écrivais :
"En deux publications dans la revue Science, une équipe de recherche de l'Université du Texas à Austin a décrit la minuscule clé moléculaire du SARS-CoV-2, qui permet au virus d'entrer dans la cellule (cette clé est appelée protéine de pointe, ou protéine S), puis la structure de la protéine réceptrice ACE2 (qui se trouve à la surface des cellules respiratoires). Ils ont décrit comment ACE2 et la protéine de pointe interagissent. En d'autres termes comment la clé et la serrure fonctionnent.
C'est un résultat formidable, qui a été obtenu en un temps record."
Cette découverte a été évidemment capitale, elle pouvait permettre de comprendre la progression de la maladie et éventuellement de proposer des traitements.
Le 19 mars 2020, je notais : La protéine de pointe pourrait être une cible pour le développement rapide d’antigènes vaccinaux et de traitements.
Cette découverte était porteuse d'une mauvaise nouvelle car la protéine réceptrice ACE2 est une "serrure" fort répandue dans notre organisme.
Elle est impliquée notamment dans la régulation de certaines fonctions cardiovasculaires, pulmonaires et rénales.
On va d'ailleurs très vite observer que la maladie provoquée par le SRAS-CoV-2, le COVID (je préfère le masculin !) affecte de nombreux organes.
Poumons, foie, reins, intestins, cerveau, coeur et vaisseaux, peuvent être touchés par la maladie, parfois très sévèrement.
"[La maladie] peut attaquer presque n'importe où dans le corps avec des conséquences dévastatrices... Sa férocité est à couper le souffle et même humiliante."
Harlan Krumholz - cardiologue - Université de Yale, hôpital de Yale-New Haven.
Après quelques semaines d'hésitations, les scientifiques ont mis en évidence deux phases dans l'évolution de la maladie.
Une première partie avec des symptômes légers ou modérés, suivie, dans certains, cas d'une deuxième phase gravissime qui conduit les patients en réanimation, et parfois sous oxygène par intubation pendant des semaines.
C'est vers le 7ème jour, que le COVID-19 peut prendre un tour dramatique avec un emballement du système immunitaire par production massive de cytokines (orage cytokinique) qui détruit les tissus pulmonaires.
Le protocole de traitement prévoit actuellement de n'intervenir avec les corticoïdes qu'au démarrage de la deuxième phase. Cela a permis de réduire notablement la mortalité.
Très rapidement les laboratoires ont extrait de leurs chimiothèque les anti-viraux connus.
Des essais de grande ampleur ont été lancés - Discovery, Recovery pour les tester.
Le champ de la quête au médicament miracle a été ensuite élargi. Grâce au criblage à haut débit des centaines de milliers de molécules ont été testées in vitro. AUCUNE ne s'est révélée véritablement efficace.
Dans ce contexte, il était évident qu'une meute de charlatans allait se saisir de l'occasion pour vendre leur poudre de perlimpinpin. On a même entendu un président des Etats-Unis préconiser une désinfection des poumons à l'eau de Javel !
Ce même président s'est fait le héraut du traitement à l'hydroxychloroquine proposé par un gourou français - pourtant chercheur reconnu - le directeur de l'IHU Marseille, le Pr Didier Raoult.
Sans l'ombre d'une preuve, en manipulant les données d'une publication finalement rejetée, le virologue a prescrit et fait prescrire un traitement non seulement inefficace mais dangereux, à un moment où la médecine se trouvait totalement démunie, donc vulnérable.
Cette supercherie a eu un coût considérable : elle a impacté les tests d'autres spécialités qui ne trouvaient plus de volontaires, mais surtout elle a fait un tort considérable à la science en donnant crédit à un complotisme ravageur.
Aujourd'hui sur le plan thérapeutique, c'est donc le désert. On a simplement appris à mieux gérer la phase critique de la maladie avec l'administration de corticoïdes (dexaméthasone).
A moyen terme certains pensent que les anticorps monoclonaux pourraient être LA solution thérapeutique. Mais ce sera un traitement extrêmement coûteux et non dénué d'effets secondaires sérieux.
Certains scientifiques ont très vite compris que le vaccin serait l'arme la plus accessible et la plus efficace pour lutter contre la pandémie.
Dès le mois de janvier 2020, plusieurs laboratoires s'étaient mis au travail : Moderna, Johnson&Johnson, BioNTech, Sanofi Pasteur et quelques autres.
J'avais la chance de suivre depuis quelques années les travaux sur les ARN messagers, qui visaient à l'époque une application en oncologie.
C'est beaucoup plus facile de préparer un vaccin, tel que celui de Moderna ou BioNTech, que de mettre au point un anticancéreux par la technique des ARNm.
Moderna, dirigé par un Français, ancien de BioMérieux, travaillait depuis 7 ans sur les ARNm, sans avoir pu commercialiser la moindre molécule. Néanmoins il conservait la confiance des investisseurs et du gouvernement américain qui a mis de très gros moyens au service de la mise au point du vaccin.
Je notais le 3 avril 2020 :
" ... à Seattle, un chef d'entreprise, Jennifer Haller, a accepté de servir de cobaye pour le vaccin produit par Moderna -"
C'était le démarrage de la phase I.
On connait la suite et l'immense réussite de ces vaccins à ARNm, qui déclenchent une très forte réponse immunitaire dès la reconnaissance de la protéine de pointe du coronavirus.
Les vaccins à adénovirus semblent aussi des vaccins très efficaces, même si quelques interrogations subsistent à propos du vaccin AstraZeneca. Ce vaccin est actuellement a l'étude - en phase 3 - aux USA, sa validation par la FDA pourrait rassurer les scientifiques et les populations.
Aux Etats-Unis, le vaccin de Johnson&Johnson (à adénovirus), qui ne nécessite qu'une seule injection, suscite beaucoup d'espoir. Il sera disponible en Europe vers la mi-avril... mais là encore on annonce des retards dans la production.
On le sait aujourd'hui, le vaccin peut-être l'arme fatale contre la pandémie.
A condition que la campagne de vaccination soit massive, universelle et rapide. Les scientifiques parlent d'un taux de vaccination nécessaire supérieur à 60%. Nous en sommes très très loin.
Plus le temps passe et plus nous laissons au virus le loisir de tester les mutations qui peuvent le rendre moins sensible aux défenses immunitaires et aux vaccins.
Déjà, deux variants - anglais B.1.1.7 et sud-africain 501Y.V2- suscitent quelques inquiétudes dans la mesure où ils semblent se lier plus facilement aux récepteurs ACE2.
De plus, on a observé que la prévalence du variant sud-africain est plus élevée chez les personnes jeunes sans comorbidité et qu'elle conduit à des formes plus graves de la maladie que les autres variants.
Il faut noter que Moderna vient d'annoncer le lancement d'un essai avec une version de son vaccin spécifiquement développée contre le variant sud-africain. Pfizer, AstraZeneca et Johnson & Johnson travailleraient aussi sur un nouveau vaccin basé sur le 501Y.V2.
Nous savons maintenant que des pandémies virales peuvent mettre en péril non seulement des millions de vies humaines, mais l'organisation même des sociétés humaines et leur pérennité.
Selon les virologues ces épisodes seront de plus en plus fréquents.
Il serait donc fou de ne pas anticiper en tirant finement les leçons du désastre actuel :
- en terme de politique de santé,
- d'organisation du travail,
- de solidarité internationale...
En se posant des questions sur un modèle économique qui se prête mal à des ripostes rapides dans des situations de crises de cette ampleur.
La communauté scientifique est déjà au travail, elle analyse la façon dont les chercheurs ont organisé la lutte contre le virus, dans un environnement politique, social, médiatique... complexe et pas toujours propice à la sérénité !.
A ce sujet, je vous livre l'article très complet, paru dans Nature le 15 mars 2021 :
12 mars 2021
Dans une publication (non encore examinée par des pairs), des chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, affirment que les personnes infectées par le variant du coronavirus appelé B.1.1.7, courent un risque plus élevé de mourir que les personnes infectées par d'autres variants circulants, quels que soient leur âge, leur sexe et leurs problèmes de santé préexistants.
Il s'agit d'une étude de grande ampleur qui concerne 184 786 personnes en Angleterre qui ont été testées positives pour le SRAS-CoV-2 entre le 16 novembre 2020 et le 11 janvier 2021. Parmi ces personnes, 867 sont décédées au 5 février 2021.
Selon ces chercheurs, ce variant pourrait provoquer une pandémie plus meurtrière que les versions précédentes de ce virus.
Le vaccin Pfizer/BioNtech, fait même mieux que mentionné dans les données initiales fournies par le fabricant.
Une étude réalisée en Israël, publiée aujourd'hui, fait état d'une efficacité de 97,5% sur les cas symptomatiques.
Dans le communiqué cosigné par BioNTech, Pfizer et le ministère israélien de la Santé (MoH), on peut lire notamment :
" La dernière analyse du ministère de la santé (MoH) prouve que deux semaines après la deuxième dose de vaccin, la protection est encore plus forte - l'efficacité du vaccin était d'au moins 97 % dans la prévention des maladies symptomatiques, des maladies graves/critiques et des décès. Ces données complètes et concrètes peuvent être importantes pour les pays du monde entier qui mènent leurs propres campagnes de vaccination, un an après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le COVID-19 pandémique."
A noter qu'aujourd'hui l'Europe (une nouvelle fois à la traîne !) vient de valider le vaccin vectorisé par adénovirus de Johnson&Johnson, qui ne nécessite qu'une seule injection et dont l'efficacité serait de 85% contre les formes graves.
De nouvelles inquiétudes avec le vaccin AstraZeneca, même si les liens de cause à effet n'ont pas été établi à propos des problèmes de coagulation. En fait, ce qui me parait le plus problématique, c'est que la FDA américaine n'a pas validé ce vaccin... et pour cause : le fabricant n'a pas demandé l'AMM d'urgence aux USA. Pourquoi ?
25 février 2021
J'ai déjà parlé de "bobards anglais" (avec un ?) pour les fameux 70% de contagiosité supplémentaires pour ce variant. J'ai beau éplucher la littérature abondante qui le concerne, RIEN ne vient étayer cette affirmation.
Le plateau que nous avons observé pendant trois semaines, alors que le variant anglais s'imposait en France, est plus que troublant.
Nous avons actuellement des régions françaises comme la Bretagne où ce variant est omniprésent et qui sont parmi les moins touchées du pays.
Evidemment, je ne suis pas le seul à avoir des doutes ! Certains médecins sont aussi perplexes :
"On a peut-être surestimé la contagiosité du variant anglais. Les travaux scientifiques qui supportent l'hypothèse que ce variant est beaucoup plus contagieux, ce sont des travaux de modélisation ou de charge virale. Mais on n'a pas des travaux extrêmement solides."
Aux USA, certains épidémiologistes ont les mêmes doutes et évoquent une autre hypothèse : les personnes infectées par ce variant resteraient plus longtemps contagieuse.
Il semble par contre évident que le relâchement des gestes barrières, le laxisme sur le port du masque (plus souvent sous le menton que sur le nez), les multiples rassemblements plus ou moins clandestins... sont à l'origine de la flambée observée dans certaines régions.
Cependant, à laisser circuler ce variant, on prend le risque qu'il acquiert des mutations plus toxiques, comme celles du variant sud-africain... et c'est ce qui est en train de se passer.
NB : évidemment cet article - un peu provocateur ! - m'a valu quelques courriers !
A ceux-là, je rappelle qu'un scientifique honnête est comme Saint-Thomas, il veut des preuves !
Or, il n'existe actuellement que des présomptions, des indices et surtout une avalanche de déclarations péremptoires des journalistes et des politiques.
Une seule (pré)publication scientifique a proposé une estimation de la contagiosité du variant anglais, elle date du 23 décembre 2021 (révisée le 06 février 2021). Elle est toujours en attente d'une validation par les pairs.
Sa conclusion est la suivante : [la souche] est de 43 à 82% ... plus transmissibles que les variantes préexistantes du SRAS-CoV-2." ["Depending on the analysis, we estimate that VOC 202012/01 is 43–82% (range of 95% credible intervals 38–106%) more transmissible than preexisting variants of SARS-CoV-2."].
Voila une modélisation avec un intervalle de confiance...qui n'inspire pas vraiment confiance.
Donc, s'il est probable que le fameux variant anglais est plus contagieux, on ne sait pas à quel point et surtout s'il est responsable des multiples rebonds de la pandémie dans le monde depuis novembre dernier.
NB 2 : une très sérieuse étude publiée début avril 2021, estime le surplus de contagiosité à 35%
Il se confirme que nous ne sortirons de cette pandémie que grâce à une vaccination massive et universelle.
De ce côté là, seulement, viennent les bonnes nouvelles dans ce journal que je tiens depuis bientôt un an.
Du côté des vaccins à ARNm, le moral est au beau fixe.
Le vaccin à deux doses développé par Pfizer et BioNTech protège les receveurs aussi bien dans une utilisation réelle à grande échelle que dans les essais cliniques, selon une nouvelle étude réalisée en Israël, qui a été publiée mercredi 25 février dans The New England Journal of Medicine .
Dans ce travail qui portait sur plus d'un million de personnes âgées de 16 ans et plus, dont près de 600 000 avaient été vaccinées, les chercheurs ont observé que le vaccin réduisait les cas symptomatiques de 94% et les maladies graves de 92% après l'injection de la deuxième dose.
L'analyse n'a révélé aucune baisse d'efficacité du vaccin chez les personnes âgées.
Chez Moderna on commence à tester un vaccin adapté à la souche sud-africaine du SRAS-CoV-2.
Le vaccin de Johnson&Johnson (vectorisé par adénovirus comme AstraZeneca) devrait être validé dès ce samedi par la FDA américaine. Cette administration vient de publier le dossier de demande d'AMM.
Selon les nouvelles analyses publiées en ligne par la Food and Drug Administration mercredi 24 février 2021, le vaccin anti - coronavirus à injection unique fabriqué par Johnson & Johnson offre une forte protection contre les maladies graves et le décès par Covid-19 : 86% contre les formes sévères de Covid-19 aux États-Unis et de 82% contre les maladies graves en Afrique du Sud. Il pourrait également réduire la propagation du virus par les personnes vaccinées.
Le taux d'efficacité global est de 72 pour cent aux États-Unis et de 64 pour cent en Afrique du Sud. L'efficacité en Afrique du Sud est de sept points de pourcentage supérieure aux données antérieures publiées par la société.
L'Europe devrait se dépêcher d'autoriser ce vaccin qui semble plus performant que son analogue chez AstraZeneca.
Aujourd'hui, les nouveaux cas dans les maisons de retraite américaines sont à leur plus bas niveau depuis mai, lorsque le gouvernement fédéral a commencé à suivre ces données.
Les experts attribuent les améliorations en grande partie à la distribution des vaccins. Environ 4,5 millions de résidents et d'employés des établissements de soins de longue durée ont reçu au moins une dose du vaccin, selon les Centers for Disease Control and Prevention, dont environ 2,1 millions qui ont été entièrement vaccinés.
L'American Health Care Association a examiné près de 800 maisons de soins infirmiers qui ont reçu des doses précoces du vaccin en décembre et a comparé le nombre de cas avec les installations des mêmes comtés qui n'avaient pas encore organisé de campagne de vaccinations. Les maisons de soins infirmiers qui ont reçu le vaccin antérieur ont connu une baisse de 48% des cas parmi les résidents, plus du double des autres maisons de soins.
Aux USA, seuls les vaccins à ARNm (Moderna et BioNTech) sont utilisés et 221,7 millions de doses ont été administrées.
20 février 2021
Le SRAS-CoV-2 est un virus zoonotique... mais les implications pour les populations animales sont largement inconnues.
Cependant des chercheurs viennent de publier une étude qui évalue la sensibilité à l'infection des chats et des chiens domestiques.
Bien qu'aucune des deux espèces n'ait développé de maladie clinique dans cette étude il s'avère que les chats sont très sensibles à l'infection et excrètent le virus infectieux par voie orale et nasale, jusqu'à 5 jours, et infectent les chats naïfs par contact direct.
Les chats qui ont été réinfectés avec le SRAS-CoV-2 ont développé une réponse immunitaire efficace et n'ont pas été réinfectés. Ces études ont des implications importantes pour la santé animale et suggèrent que les chats peuvent être un bon modèle pour le développement de vaccins.
Les chiens ne libèrent pas de virus après l'infection, mais font une séroconversion et développent une réponse d'anticorps neutralisants antiviraux.
Il n'y a actuellement aucune preuve que les chats ou les chiens jouent un rôle significatif dans l'infection humaine; cependant, une zoonose inversée est possible si les propriétaires infectés exposent leurs animaux domestiques au virus pendant une infection aiguë.
Si vous êtes infectés, protégez vos animaux !
J'ai indiqué sur ce site que des chiens éduqués pouvaient détecter des cancers redoutables à un stade très précoce de la maladie (poumons, seins, ovaires...).
Dès le début de la pandémie, des chiens ont été testés comme auxiliaire de détection du COVID. Les résultats ont été spectaculaires.
Les plus récentes études montrent que des chiens sont capables d'identifier des COVIDs, y compris asymptomatiques, dans près de 95% des cas !
Ainsi, des chiens dressés à l'Université de médecine vétérinaire de Hanovre ont été capables de détecter le COVID-19 avec une précision de 94%, même si les personnes étaient asymptomatiques.
Les chiens renifleurs ont déjà été utilisés dans les aéroports d'Helsinki, en Finlande, à Santiago du Chili et à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Des chiens renifleurs ont également été utilisés pour contrôler les fans lors des matchs de basket-ball des Miami Heat aux États-Unis.
En France, en janvier 2021, l'EnvA (Ecole Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort), le CHU de Bordeaux et le Ceva Santé Animale ont initié, avec plusieurs acteurs régionaux, un programme de formation, CYNOCOV, pour recycler les chiens d'assistance à la détection du Covid-19.
Il s'agit d'exploiter à grande échelle une méthode initiée par le Professeur Dominique Grandjean (EnvA) et scientifiquement validée. Les patients COVID positifs sont identifiés en prélevant la transpiration au niveau des aisselles.
Le taux de réussite annoncé est également de 95%.
17 février 2021
Il y a des courbes qui interrogent !
En particulier le tracé ci-contre qui montre que dans notre pays l'épidémie recule alors que le variant anglais progresse.
De là à penser que les Britanniques nous ont menti pour cacher leur gestion calamiteuse de l'épidémie... il n'y a qu'un pas.
Certes, c'est un raisonnement un peu simpliste, mais qui se justifie quand on sait qu'en fait aucun chiffre fiable n'est venu étayer la très forte contagiosité annoncée de ce variant.
Les premières données anglaises faisaient état d'une progression de 70% du pouvoir infectieux par rapport à la souche initiale. Il a ensuite été question de 50%... mais déjà certains infectiologues indiquaient qu'au final on serait plus proche de 20%.
Entre 20 et 70%, la fourchette est très large... disons qu'aucun chiffre digne de foi ne peut être avancé.
Le souci est plutôt que ce variant est en train d'acquérir la mutation E484K, la plus redoutable des variants sud-africains et brésiliens, dont le pouvoir infectieux ne fait pas de doute. Et contre ce variant, seuls les vaccins à ARNm conservent leur efficacité.
NB : vous trouverez ICI les dernières prévisions des épidémiologistes qui tablent toujours sur une forte contagiosité du variant "anglais".
Les préoccupations concernant les variants du SRAS-CoV-2 qui pourraient être partiellement résistants aux défenses anticorps ont suscité un regain d'intérêt pour d'autres réponses immunitaires qui protègent contre les virus.
En effet, parallèlement aux anticorps, le système immunitaire produit notamment les cellules T capables de cibler les virus : les cellules T tueuses (NK ou cellules T CD8 +), qui ciblent et détruisent les cellules infectées par le virus et les cellules T auxiliaires (ou cellules T CD4 +) qui stimulent la production d'anticorps et de cellules T tueuses.
Les cellules T ciblent les protéines virales exprimées à l'intérieur des cellules infectées.
Dans une pré-impression publiée le 9 février, des chercheurs indiquent avoir constaté que la plupart des réponses des lymphocytes T à la vaccination contre le coronavirus, ou à une infection antérieure, ne ciblent pas les régions (protéine de pointe) qui ont muté dans deux des variants récemment découverts (anglais et sud-africain).
Il semble donc que la grande majorité des réponses des lymphocytes T ne seront probablement pas affectées par les mutations car les protéines virales exprimées à l'intérieur des cellules infectées sont très stables, contrairement à la protéine de pointe (S).
Cela soulève la possibilité de concevoir des vaccins contre des protéines qui mutent moins fréquemment que S, et d'incorporer des cibles de plusieurs protéines dans un seul vaccin.
15 février 2021
Publication après publication, il s'avère que les vaccins à ARNm (Moderna ou BioNtech/Pfizer) sont les plus performants, dans tous les domaines.
La dernière en date (non examinée par les pairs mais reprise par Nature) montre qu'une seule injection de ces deux vaccins provoque une forte réponse immunitaire contre le variant sud-africain émergent du SRAS-CoV-2.
Les auteurs ont recueilli du sang de dix personnes qui s'étaient rétablies du COVID-19; puis ils ont collecté des échantillons supplémentaires après que ces participants à l'étude aient reçu une dose unique de l'un des deux vaccins.
Les chercheurs ont ensuite examiné les niveaux d'anticorps neutralisants des participants contre la version originale de SAR-CoV-2 (détectée pour la première fois à Wuhan, en Chine), et contre B.1.351, le nouveau variant, identifié pour la première fois en Afrique du Sud.
Avant l'inoculation, neuf des dix individus avaient des anticorps neutralisants contre le virus d'origine, bien que les niveaux générés aient été très variables. Mais seulement 50% pourraient neutraliser le B.1.351. Après une seule injection des vaccins ARNm, les taux d'anticorps neutralisants des participants contre les deux formes du virus ont augmenté d'environ 1000 fois.
Face à un virus dont les mutations vont se multiplier dans le temps, les vaccins à ARNm ont donc un avantage écrasant : ils ont une efficacité exceptionnelle contre les souches aujourd'hui identifiées et ils peuvent très rapidement être reprogrammé en cas de besoin.
Une étude israélienne portant sur plus d'un demi-million de personnes entièrement vaccinées a montré que le vaccin Pfizer / BioNTech offrait une protection de 94% contre le Covid-19. Cela recoupe les chiffres fournis par le fabricant dans la demande d'AMM.
Clalit Health Services (la plus importante organisation des services de santé en Israël) a déclaré que ses chercheurs ont testé 600 000 patients qui avaient reçu les deux doses recommandées du vaccin américano-allemand Pfizer / BioNTech et le même nombre de personnes qui n'avaient pas été inoculées.
«Il y a eu une réduction de 94% du taux d'infection symptomatique et une diminution de 92% du taux de maladies graves par rapport à 600 000 (sujets) similaires non vaccinés»,
«L'efficacité du vaccin est maintenue dans tous les groupes d'âge, y compris ceux âgés de 70 ans et plus».
Si les autres vaccins - à adénovirus notamment - ont une utilité aujourd'hui pour limiter les cas graves et freiner le développement de l'épidémie, il apparaît que seuls les vaccins à ARNm sont en mesure de bloquer rapidement la pandémie.
Cela veut dire que les pays riches devraient au plus tôt développer la production massive de ces vaccins et les fournir gratuitement au pays les plus défavorisés (Afrique, Amérique du sud...). L'OMS pourrait ensuite prendre en charge la logistique : acheminement, conservation, vaccination.