Le mot angoisse regroupe plusieurs sens et définitions.
En psychologie il désigne un état de mal-être qui se manifeste par une sensation ressentie au niveau du corps. L'angoisse n'est pas un signe psychopathologique en soi. Lorsqu'il est corrélé à d'autres signes.
En psychiatrie, l'angoisse devient un symptôme qui est, soit associé à d'autres pour un former un syndrome, soit présenté de manière isolée.
En psychanalyse, l'angoisse est à la fois un concept métapsychologique dans la première topique puis, retravaillée dans la deuxième, et dès lors vue comme la manifestation clinique signal d'un conflit intrapsychique.
En philosophie, le sujet a été traité par plusieurs auteurs et particulièrement par les existentialistes (voir existentialisme) pour lequel elle prend la valeur d'un questionnement sur la condition humaine.
Citation Wiki
" Des tragiques grecs aux théories de Freud et Lacan, l'angoisse n'a cessé de changer de visage tout au long de son histoire. Elle est tour à tour expérience naturelle, question métaphysique, argument pour exhorter au salut ou source d'inspiration.
L'expérience de l'angoisse est indissociable de la condition humaine. On en trouve l'évocation dans le papyrus Kahoun (1900 av. J.C.), dans le Véda (1800-1200), dans le Yi (800) et, surtout, dans l'oeuvre d'Homère. Des Grecs. L'Iliade , tableau de l'héroïsme, contient les premières descriptions des manifestations de l'angoisse : battements du coeur d'Hector, pâleur et poil hérissé de Pâris, frissonnement d'Andromaque. Si le héros éprouve l'angoisse, il doit la surmonter par son courage : elle est une épreuve et un message divin. Homère, pour en parler, n'use que de métaphores ; il n'a pas de mot pour elle ; phobos est encore le mot pour dire la fuite..."
Pierre Marie, Pour une histoire de l'angoisse
(...) Tremblant d'anxiété - je sentais un cri infini qui passait à travers l'Univers et qui déchirait la Nature.
L'angoisse
Nature, rien de toi ne m'émeut, ni les champs
Nourriciers, ni l'écho vermeil des pastorales
Siciliennes, ni les pompes aurorales,
Ni la solennité dolente des couchants.
Je ris de l'Art, je ris de l'Homme aussi, des chants,
Des vers, des temples grecs et des tours en spirales
Qu'étirent dans le ciel vide les cathédrales,
Et je vois du même oeil les bons et les méchants.
Je ne crois pas en Dieu, j'abjure et je renie
Toute pensée, et quant à la vieille ironie,
L'Amour, je voudrais bien qu'on ne m'en parlât plus.
Lasse de vivre, ayant peur de mourir, pareille
Au brick perdu jouet du flux et du reflux,
Mon âme pour d'affreux naufrages appareille.
Verlaine, Poèmes saturniens
A 20 ans, après avoir feuilleté "Le journal d'un séducteur" de Kierkegaard, j'ai lu du même auteur "Le Concept de l'angoisse " (l'angoisse est prise comme fil conducteur pour explorer de quelle manière la liberté s'atteste elle-même à l'existence singulière, de façon paradoxale, seul un être libre pouvant faire l'expérience de l'angoisse) en même temps que "L'être et le Néant " et "La nausée " de Sartre. On dit que le philosophe danois est le précurseur de l'existentialisme.
J'avais alors relu "l'Etranger " de Camus, premier livre qui m'avait profondément dérangé ("L'existence ici-bas n'a pas de sens. Les événements s'enchaînent de manière purement hasardeuse, et c'est une sorte de fatalité qui se dresse devant nous ").
Cette angoisse devant l'absurde de la condition humaine ne resurgit de façon aussi violente qu'en découvrant Roger Blin jouant " En attendant Godot" de Beckett.
Plus tard j'ai abordé le problème de l'angoisse par le biais de la ... chimie ! Ma thèse concernait les benzodiazépines, anxiolytiques majeurs depuis les années 60. J'ai donc appris que l'angoisse est consubstantielle à l'existence et liée physiologiquement à des dysfonctionnements dans la production et l'utilisation de petites molécules appelées neurotransmetteurs.