A des degrés divers, de nombreux philosophes, théologiens et écrivains ont sublimé la douleur en lui accordant une certaine valeur rédemptrice ou ont exalté sa grandeur et son acceptation.
Pour le christianisme "tu enfanteras dans la douleur". Pour le stoïcisme : "Douleur, tu n'es pas un mal".
L'angoisse peut s'installer insidieusement sans cause évidente et envahir l'ensemble des situations au quotidien. L'angoisse, vaporeuse, peut se cristalliser sur des objets ou des situations précises. Dans ces cas, elle prend le nom de phobies : peur de traverser un pont, peur des grands espaces, peur de parler en public, etc... A contrario, l'angoisse peut toucher un sujet sain de façon brutale et inattendue. Elle prend le nom d'attaque de panique. Ce type de manifestations peut se reproduire de façon imprévisible conduisant à la peur d'avoir peur.
L'intensité permet d'affiner la description de la douleur physique. Ainsi, chacun de nous est compatissant face à une douleur migraineuse autant il se retrouve directement impliqué, interpellé et dans un sentiment d'impuissance et de souffrance personnelle face à un sujet conscient et craint sa douleur physique. Sa douleur nous atteint, nous fait mal, nous souffrons aussi. Parallèlement, la douleur psychique peut atteindre une intensité qui est à la fois sidérante pour le sujet mais aussi déstabilisante pour les personnes qui vivent avec lui ou qui ont la charge du soin. Ce type de situation est souvent le résultat de l'évolution d'une situation non prise en charge suffisamment tôt. L'intensité de cette angoisse est en rapport avec des modifications graves de l'appareil psychique.
Pour qui l'a vécu, rien n'est plus douloureux et traumatisant qu'une attaque de panique. Rien n'est pire qu'une douleur que l'on ne peut maitriser puisqu'elle n'est ni localisable, ni explicable.
Les benzodiazépines
L'apparition des benzodiazépines a constitué un progrès considérable dans le traitement de l'angoisse.
Dans le milieu des année 50, L.Sternbach, qui avait émigré vers les USA pendant la guerre, en travaillant pour Hoffmann-La Roche sur des dérivés de la quinoline en vue de production de colorants, synthétise par "erreur" la première benzodiazépine : le chlordiazépoxyde.
Lowell Randall mis en évidence, en avril 1957, les propriétés sédatives, myorelaxantes, anticonvulsivantes de cette molécule et souligna d'emblée son excellente tolérance. Un brevet fut déposé en mai 1958 pour un médicament qui allait devenir l'un des immenses succès commerciaux dans toute l'histoire de l'industrie pharmaceutique : le Librium.
Dans les années qui suivirent, d'autres benzodiazépines furent commercialisées, qui sont encore prescrites actuellement : (Valium, Tranxène, Seresta, Lexomil,...).
La structure des benzodiazépines résulte de la simple association d'un noyau benzénique et d'un cycle diazoté à sept chaînons -diazépine-) :
Actuellement l'usage le plus fréquent des benzodiazépines :
H = Hypnotique.
A = Anxiolytique.
M = Myorelaxant.
Ac = Antiépileptiques
Mécanisme d'action :
Les benzodiazépines exercent un effet inhibiteur sur l’activité des neurones sensibles à l’action inhibitrice du GABA (neurotransmetteur (voir chimie du cerveau).
Elles facilitent l’effet du GABA sans paralyser l’activité des neurones qui restent excitables. En améliorant le fonctionnement des GABA, elles ont donc une action indirecte de tranquillisant.