Covid 19 : près de 16 millions de morts en deux ans

 

Depuis le 19 mars 2020, je fais régulièrement le point sur l'avancée des recherches dans le domaine, à partir de sources scientifiques incontestables, citées dans les plus grandes publications scientifiques : Nature, Science, PNAS, Cell, The Lancet, New England Journal of Medicine...

 

Découvert en décembre 2019 dans la province de Wuhan en Chine, le coronavirus SARS-CoV-2 est à l’origine de la Covid-19. Cette maladie infectieuse émergente est très contagieuse et se transmet par voie aérienne et tactile. Si la maladie peut être asymptomatique, elle peut également engendrer des effets variables, notamment de graves atteintes respiratoires pouvant mener au décès. Outre la vaccination, les gestes barrières sont essentiels pour limiter la transmission du virus. 

 

La description des premiers cas de SARS-CoV-2 aux abords du marché de Wuhan et l'analyse des virus circulant dans la région (Vietnam, Cambodge et Chine) plaident en faveur d’un franchissement naturel de la barrière d’espèces à partir d’un hôte intermédiaire commercialisé à cet endroit. Cette hypothèse dite « zoonotique » est la plus probable selon les scientifiques, mais les recherches doivent se poursuivre avant de pouvoir l’établir formellement.

 

AU NIVEAU MONDIAL, ENTRE 2020 ET 2023, ENVIRON 1 PERSONNE SUR 10 A ÉTÉ CONTAMINÉE.

 

 

 

 

L'épidémie en France 

 

15 février : premier mort

 

Le premier décès officiel hors d'Asie depuis fin décembre 2019, est signalé le 15 février 2020 en France. Un touriste chinois de 80 ans est en effet mort à Paris du Covid-19, à l'hôpital Bichat.

Quinze jours auparavant, Paris et Bordeaux avaient enregistré les quatre premiers cas officiels en Europe, tous originaires de Chine ou y ayant séjourné. Le 16 février, Olivier Véran succède à Agnès Buzyn, candidate LREM à la mairie de Paris, comme ministre de la Santé.

 

29 février : premières restrictions

 

Le 29 février, la France franchit le cap des 100 cas. Les rassemblements de plus de 5.000 personnes sont interdits. Les masques et gels hydroalcooliques sont eux réquisitionnés. 

Le Premier ministre Edouard Philippe annonce le samedi 14 mars la fermeture de tous les lieux recevant du public. Les restaurants, bars et cinémas baissent donc le rideau. Les crèches, écoles et universités font de même deux jours plus tard. Mais le 15, le premier tour des élections municipales est cependant maintenu.

 

17 mars : confinement

 

A midi le 17 mars, la France s'arrête. Une attestation pour chaque déplacement, une amende en cas d'infraction et 100.000 policiers et gendarmes mobilisés pour contrôler : la France entre officiellement en confinement. Le second tour des municipales est reporté, les réformes, notamment celle sur les retraites, sont suspendues. 

La situation se tend de plus en plus, les hôpitaux de l'Est et de l'Ile-de-France sont débordés. Certains patients sont évacués dans les régions moins touchées, notamment dans l'ouest du pays. Et le 7 avril, le seuil des 10.000 morts est franchi

Le PIB chute de plus de 5% au premier trimestre. Un plan d'urgence de 100 milliards d'euros est annoncé pour les entreprises.

 

Répartition mondiale des taux de surmortalité standardisés selon l’âge dus à la pandémie de COVID-19, 2020 et 2021 combinés
Répartition mondiale des taux de surmortalité standardisés selon l’âge dus à la pandémie de COVID-19, 2020 et 2021 combinés

L'étude Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors Study (GBD) 2021 fournit de nouvelles estimations démographiques pour 204 pays et territoires et 811 sites infranationaux supplémentaires de 1950 à 2021, avec un accent particulier sur les changements de mortalité et d'espérance de vie survenus au cours de la période 2021-2021 ; période pandémique du COVID-19 2020-2021.

 

La pandémie du COVID-19 a eu des effets différentiels sur la mortalité tout au long de la vie. L’espérance de vie a diminué dans chaque super-région GBD et dans 84 % des pays et territoires de 2019 à 2021, mais les groupes d’âge plus jeunes ont été peu touchés.

Des augmentations des taux de mortalité dans les populations âgées de 25 ans et plus ont été observées à une échelle jamais vue au cours des 70 années précédentes.

 

Bien que le fardeau de la surmortalité et des taux de surmortalité tous âges dus à la pandémie ait été le plus important dans les pays d’Europe centrale et orientale et d’Amérique latine, l'analyse des taux de mortalité standardisés par âge met en évidence la gravité relative des effets de la pandémie sur la mortalité dans certains pays d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient, d’Asie du Sud et d’Amérique latine. 

Des rapports publiés en 2023 ont montré que depuis 2021, la mortalité due à la pandémie a diminué, vraisemblablement en raison des efforts de vaccination, des politiques publiques, des changements de comportement individuel et à l’émergence de nouveaux variants du SRAS-CoV-2 avec des taux de létalité plus faibles.

 

Les auteurs estiment la surmortalité imputable au Covid 19 sur cette période à 15,9 millions d'individus, chiffre compatible avec de précédentes publications (ONU notamment).

 

A noter que l'épidémie continue à toucher des centaines de milliers de personnes chaque mois.

 

 

19 - 03 - 2020

Comment le nouveau coronavirus s'introduit dans les cellules humaines

Quelle thérapie ?

Remdesivir, une très belle synthèse des laboratoires Gilead
Remdesivir, une très belle synthèse des laboratoires Gilead

En effet, ces résultats pourraient théoriquement donner une orientation thérapeutique, en ciblant des médicaments antiviraux qui empêcheraient le nouveau coronavirus d'entrer dans les cellules. 

 

Actuellement la plupart des médicaments antiviraux déjà sur le marché, bloquent la réplication virale au sein de la cellule,  mais aucun d'entre-eux n'est connu pour bloquer l'accès aux cellules.

 

Parmi les antiviraux connus, celui qui semble le plus actif aujourd'hui est le remdesivir, qui diminue la production de l'ADN viral. Il est actuellement en essai clinique aux USA et en Chine. Il a été utilisé contre le virus Ebola.

 

Cependant, dès à présent, en France, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), qui vient d’émettre des recommandations sur la prise en charge des patients atteints de COVID-19, conseille le remdesevir pour les formes graves, à titre compassionnel (prescription hors AMM).

 

Les Chinois testent également un médicament anti-VIH, le lopinavir. Ils annoncent une publication prochaine de leurs résultats.

 

D'un autre côté, les autorités médicales chinoises ont déclaré qu'un médicament utilisé au Japon pour traiter de nouvelles souches de grippe semblait être efficace chez les patients atteints du coronavirus.

Il s'agit du favipiravir (Avigan). Lors d'essais cliniques à Wuhan et Shenzhen impliquant 340 patients, il a été noté que ceux-ci sont devenus négatifs pour le virus après une médiane de quatre jours  (contre 11 pour le placeco).

 

"Il présente un haut degré de sécurité et est clairement efficace dans le traitement", a déclaré Zhang Xinmin, un responsable du ministère chinois de la science.

Par contre il n'agirait que sur des formes modérées de la maladie.

 

En France, en s'asseyant sur toute la déontologie, le virologue marseillais Didier Raoult, a présenté au public, sans publication préalable, sans consultation de pairs, des résultats qu'il annonce spectaculaires, avec  l'hydroxychloroquine, un antipaludique bon marché. Il s'est inspiré des travaux préalables de scientifiques chinois sur la chloroquine (nivaquine).

Des annonces à accueillir avec la plus grande prudence !!!!

 

Rappelons que Didier Raoult s'est déjà singularisé en dénonçant le plan vaccinal du gouvernement et en ne prenant pas aux sérieux la résistance aux antibiotiques mise en avant par toutes les sommités mondiales en infectiologie.

 

 

 PS : 22 03 2020

 

Un essai clinique européen -DISCOVERY-  destiné à évaluer quatre traitements expérimentaux contre le Covid-19 démarre aujourd’hui.

Coordonné par l’Inserm (France) dans le cadre du consortium Reacting, cet essai inclura au moins 800 patients français atteints de formes sévères du COVID-19. A court terme, Il est prévu d’inclure 3200 patients européens incluant la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Royaume uni, l’Allemagne et l’Espagne.

 

L’essai DISCOVERY démarre avec cinq modalités de traitement :

 

- soins standards

- soins standards plus remdesivir,

- soins standards plus lopinavir et ritonavir,

- soins standards plus lopinavir, ritonavir et interféron beta

- soins standards plus hydroxy-chloroquine.

 

L’attribution des modalités de traitement se fera de façon randomisée, c’est à dire aléatoire, mais patients et médecins sauront quel traitement est utilisé (on parle alors d’essai ouvert). L’analyse de l’efficacité et de la sécurité du traitement sera évaluée 15 jours après l’inclusion de chaque patient.

 

 

 

 

Comment fonctionne un vaccin ?

SARS-CoV-2 et ACE-2
SARS-CoV-2 et ACE-2

Comprendre comment un virus pénètre dans les cellules est fondamental pour la recherche de médicaments ou même d'un vaccin contre ce virus . 

 

Pour infecter un hôte humain les virus doivent pouvoir pénétrer dans les cellules humaines individuelles. Ils utilisent pour cela la machinerie de ces cellules pour produire des copies d'eux-mêmes, se répliquer, puis se propager

 

En deux publications dans la revue Science, une équipe de recherche de l'Université du Texas à Austin a décrit la minuscule clé moléculaire du SARS-CoV-2, qui permet au virus d'entrer dans la cellule (cette clé est appelée protéine de pointe, ou protéine S), puis la structure de la protéine réceptrice ACE2 (qui se trouve à la surface des cellules respiratoires). Ils ont décrit comment  ACE2 et la protéine de pointe interagissent. En d'autres termes comment la clé et la serrure fonctionnent.

C'est un résultat formidable, qui a été obtenu en un temps record.

 

Ces chercheurs ont découvert également que la liaison moléculaire entre la protéine de pointe de SARS-CoV-2 et ACE2, ressemble assez au schéma de liaison du coronavirus qui a provoqué l'épidémie de SRAS en 2003. La différence ne se joue que sur quelques acides aminés et il semble que cette modeste modification permette une plus forte adhérence entre les deux protéines, ce qui expliquerait la forte contagiosité de ce virus.

La protéine de pointe pourrait être une cible pour le développement rapide d’antigènes vaccinaux et de traitements

 

Le vaccin Moderna dont il est question ci-dessus, est une molécule d'ARN. Il contient l'information génétique de la protéine de pointe dans l' "ARN messager". 

 

Comme de nombreux autres vaccins contre le SRAS-CoV-2 en cours de développement, il est conçu pour entraîner le système immunitaire à fabriquer des anticorps qui reconnaissent et bloquent la protéine de pointe que le virus utilise pour pénétrer dans les cellules humaines.

 

  Protéine de pointe : voir ci-après

 

Mais cela ne pourrait constituer qu'une première étape ;  un vaccin efficace contre le SRAS-CoV-2 pourrait devoir inciter le corps à générer des anticorps qui bloquent d'autres protéines virales, par exemple, ou à produire des cellules T capables de reconnaître et de tuer les cellules infectées.

 

 

SRAS-CoV-2, quel vaccin ?

Evidemment c'est la question préalable à toute vaccination.

 

Des travaux fragmentaires ont été publiés concernant d'autres coronavirus, tels que les quatre qui causent certains rhumes courants. Au vu de ces résultats, la plupart des chercheurs pensent que les personnes qui se seront remises d'une infection par le SRAS-CoV-2 seront protégées de la réinfection pendant un certain temps.

 

Une publication très récente (en préimpression), publiée en ligne le 14 mars par une équipe basée en Chine, montre que deux macaques rhésus ( Macaca mulatta) qui avaient guéri d'une infection par le SRAS-CoV-2, ne semblent pas avoir été réinfectés lorsque les chercheurs les ont exposés au virus une deuxième fois, quatre semaines après leur exposition initiale.

 

Maintenant reste à connaître la durée de cette immunité. Pour les coronavirus qui provoquent les rhumes, elle est de courte durée, même pour les personnes qui ont des niveaux élevés d'anticorps contre ces virus. 

 

Des travaux concernant des personnes rescapées de l'épidémie du MERS, montrent que leurs anticorps contre le virus chutent rapidement. Les mêmes auteurs indiquent que les anticorps du SRAS-CoV sont toujours présents dans le corps, 15 ans après l'infection. Mais il n'est pas précisé si cette réponse immunitaire est suffisante pour empêcher la réinfection.

SRAS-CoV-2 ; une immunité peut-elle être acquise ?

Les coronavirus doivent leur nom à la forme de couronne qu’ont les protéines qui les enrobent.

Ils font partie d’une vaste famille de virus, dont certains infectent différents animaux, d'autres l'homme. Ils sont susceptibles d’être à l’origine d’un large éventail de maladies.

 

Ces virus font l'objet de recherches intensives  dans de nombreux laboratoires.

L'institut Pasteur travaille sur ces virus, non pour les disséminer, comme un crétin malfaisant a voulu le faire croire sur le Net, mais pour les combattre.

 

Chez l’homme, les maladies qu'ils provoquent vont du rhume banal à une infection pulmonaire sévère, responsable d’une détresse respiratoire aiguë.

 

Deux épidémies mortelles sont déjà survenues au 21e siècle, impliquant des coronavirus émergents, hébergés par des animaux et soudain transmis à l’homme :

 

- le SRAS-CoV (2002-2003), ou coronavirus à l’origine d’un syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), apparu en Chine : plus de 8 000 cas ont été recensés dans 30 pays et 774 personnes sont décédées (soit près de 10% de mortalité).

- le MERS-CoV (2012-2013), ou coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, ainsi appelé car il a été détecté pour la première fois en Arabie saoudite. 1 589 cas et 567 décès dans 26 pays ont été enregistrées (soit un taux de mortalité d’environ 30%).

Les vaccins aident une personne à générer une réponse immunitaire contre une infection sans être préalablement exposée au pathogène.

 

Le vaccin prépare donc le corps à affronter une maladie donnée en utilisant son propre système immunitaire. Les vaccins ne contiennent pas le virus (ou la bactérie) vivant, mais dans une forme affaiblie ou fragmentaire.

 

Certes, comme les médicaments, les vaccins peuvent, chez certaines personnes, provoquer des réactions désagréables, mais  il n’y a aucune preuve ou suspicion de preuve démontrant que les vaccins sont impliqués dans des maladies graves (la sclérose en plaques par exemple), comme les mêmes imbéciles l'affirment sur les réseaux sociaux.

 

Face au coronavirus qui fait tant de ravages actuellement, il était donc logique, que, dès le départ de la pandémie, des recherches de vaccins candidats soient lancées.

 

N'en déplaise aux imbéciles et aux illuminés qui font campagne contre les vaccins, ceux-ci, depuis des siècles, ont préservé des centaines de millions de vie.

 

Ces crétins fervents nient, que des maladies redoutables, comme la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et beaucoup d'autres, ont été rayés de la carte, grâce à la vaccination.

 

Ils se gardent bien de se vanter du fait, que si une maladie redoutable comme la rougeole refait surface (150 000 décès dans le monde en 2018 selon l'OMS), c'est grâce à leur criminelle activité.

 

Enfin, si les épidémies de grippe font tant de morts chaque année en France, c'est que la couverture vaccinale des personnes à risque et des plus de 65 ans, n'atteint péniblement que 50% dans ce pays.

 

 Cette semaine à Seattle  (USA), le premier lot d'une douzaine de volontaires sains, a reçu un vaccin dans un essai de sécurité de phase 1, avec l'aval du gouvernement fédéral américain.

Il s'agit d'un candidat vaccin développé par Moderna, une société basée à Cambridge, dans le Massachusetts.

Inovio Pharmaceuticals à Plymouth Meeting (Pennsylvanie) est aussi sur le coup. 

 

Evidemment, c'est une procédure inhabituelle et risquée. Normalement en phase 1, les essais d'innocuité se font sur l'animal.

Certains scientifiques critiquent cette précipitation.

Les études sur des personnes infectées et des modèles animaux, devraient suivre, si tout va bien. Inovio prévoit de démarrer ces essais en avril prochain.

 

ICI une publication détaillée avec un tableau exhaustif des essais en cours.

SRAS-CoV-2 ; à la recherche d'un vaccin

20 - 03 - 2020

Pourquoi un vaccin ?

Les coronavirus