Environnement précoce et développement de la substance blanche

Les premières expériences façonnent la cognition

La substance blanche, analysée par imagerie par résonance magnétique (tractographie), se développe différemment selon l'environnement de l'enfant
La substance blanche, analysée par imagerie par résonance magnétique (tractographie), se développe différemment selon l'environnement de l'enfant

On savait que les premières expériences d'un enfant peuvent laisser une empreinte durable sur la formation et le fonctionnement de son cerveau.

Une nouvelle étude révèle comment divers facteurs environnementaux, notamment la pauvreté et l'insécurité, affectent les capacités cognitives de l'enfant, notamment en perturbant la microstructure de la substance blanche. 

 

Moins familière que la matière grise (cortex), la substance blanche joue un rôle important dans le fonctionnement du cerveau humain, assurant la transmission rapide et efficace des signaux nerveux entre différentes régions cérébrales.

 

À ce jour, la plupart des recherches sur le fonctionnement cognitif du cerveau se sont concentrées sur la matière grise, un tissu principalement constitué des corps cellulaires des neurones qui traitent l'information, et qui apparaît en gris sur les scanners cérébraux. 

 

La substance blanche, qui assure donc le "cablage" du cerveau, est principalement constituée d’axones myélinisés, qui sont les prolongements des neurones responsables de la transmission des impulsions nerveuses. Ces axones sont regroupés en faisceaux et recouverts d’une gaine de myéline, une substance lipidique blanchâtre qui leur confère leur couleur caractéristique. La myéline agit comme un isolant électrique, permettant une conduction rapide et efficace des signaux nerveux.

Sa composition et sa localisation en font un élément indispensable pour les processus cognitifs et le maintien de la santé mentale.

 

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont analysé une vaste cohorte d'adolescents (plus de 9 000 participants) représentative de la population afin de tester l'ampleur et la signification des différences de substance blanche selon l'environnement précoce.

 

Ils ont constaté qu'un ensemble d'adversités est associé à des niveaux plus faibles d'anisotropie fractionnelle (AF), qui évalue la microstructure de la substance blanche, dans l'ensemble du cerveau, et que cela est associé à de moins bonnes performances en mathématiques et en langage ultérieur.

 

Les données comprenaient dix mesures de l'adversité, telles que les difficultés financières du ménage et la toxicomanie des parents ; et sept facteurs de protection susceptibles de contrer l'adversité, comme le niveau d'éducation des parents et la sécurité du quartier.

 

Les chercheurs ont observé que toutes les variables examinées (sauf le poids à la naissance), jouaient un rôle dans la structure de la substance blanche du cerveau. 

Les deux principaux facteurs de détérioration de la substance blanche étaient l'exposition à un traumatisme et une mesure de la vulnérabilité sociale, qui comprend le statut socio-économique, la qualité du logement, l'accès aux transports et d'autres caractéristiques du quartier. 

En d'autres termes, plus un enfant avait subi de traumatismes et plus il était vulnérable socialement, plus la qualité de sa substance blanche cérébrale était faible.

 

Parmi les facteurs de protection les plus fortement associés à une meilleure qualité de la substance blanche figuraient le fait de vivre dans un foyer biparental et d'avoir un revenu familial élevé. Les mesures de parentalité positive – manifester de l'amour, de la chaleur et de la gentillesse envers les enfants – ont également montré une corrélation, tout comme le fait de vivre dans une communauté de confiance.

 

 Les chercheurs ont ensuite testé les compétences linguistiques et mathématiques des enfants, respectivement deux et trois ans après l'imagerie.

Sans surprise les résultats étaient correlés à l'état de la substance blanche.

 

 

On peut lire : "Substance blanche dans le cerveau : rôle et importance pour notre santé mentale"

 

 

Les organoïdes

Mini-organes, maxi-pouvoirs

Coupe transversale d’un organoïde de cerveau humain coloré par immunofluorescence : les cellules souches apparaissent en rouge, les noyaux en bleu et les neurones en vert.
Coupe transversale d’un organoïde de cerveau humain coloré par immunofluorescence : les cellules souches apparaissent en rouge, les noyaux en bleu et les neurones en vert.

Depuis une dizaine d’années, les biologistes cultivent in vitro des versions miniatures de nos organes. En imitant leur structure et leurs fonctions, ces organoïdes ouvrent la voie à de nombreuses applications : tester des médicaments, personnaliser les soins ou améliorer la thérapie cellulaire.

 

C'est en 2009, que pour la première fois des cellules souches intestinales adultes (CSA) ont été cultivées in vitro pour former des organoïdes de l'intestin grêle présentant une structure cryptes-villosités, ce qui constituait un événement marquant dans le domaine des organoïdes, démontrant le potentiel des cellules souches à se différencier en structures spatiales similaires à celles des organes in vivo.

Depuis lors, les techniques de culture ont prospéré et des organoïdes dérivés de divers organes ont été créés, tels que le cerveau, la rétine , le poumon , l'estomac , le foie , les voies biliaires , le pancréas , les reins.

 

LIRE la revue du NIH dans PubMedCentral (PMC)

 

 Grâce à ces mini-modèles, on espère mieux comprendre le développement des organes et des maladies qui les touchent, évaluer l’efficacité de nouveaux traitements, voire améliorer la transplantation de cellules ou d’organes.

 

Deux types de cellules souches sont utilisés. D’abord celles présentes naturellement dans certains organes, tels les poumons ou l’intestin.

 

Les organoïdes peuvent aussi être engendrés à partir de cellules souches dites « induites » (ou iPS). Ce sont des cellules adultes différenciées qui ont été reprogrammées génétiquement à l’état de cellules souches. Cette technique a révolutionné le domaine des organoïdes par sa simplicité de mise en œuvre – les cellules adultes sont prélevées dans la peau ou le sang d’une personne – et aussi parce qu’elle permet de s’affranchir de l’utilisation, controversée, de cellules souches d’embryon.

C’est de cette manière qu’on obtient notamment des organoïdes de cerveau (cérébroïdes) ou encore de rétine.

 

Toutes ces caractéristiques des organoïdes ouvrent de nouvelles perspectives pour la découverte de médicaments, le criblage de médicaments à grande échelle et la médecine de précision. Une autre application majeure des organoïdes est la modélisation des maladies, et notamment diverses maladies héréditaires difficiles à modéliser in vitro ont été modélisées avec des organoïdes en combinant des technologies d'édition génomique.

 

Une préparation relativement simple

Organoïde implanté sur une puce. Des dispositifs microfluidiques permettent de « perfuser » les mini-organes via des canaux microscopiques et de mesurer leur activité en temps réel.
Organoïde implanté sur une puce. Des dispositifs microfluidiques permettent de « perfuser » les mini-organes via des canaux microscopiques et de mesurer leur activité en temps réel.

Une fois les cellules souches isolées, celles-ci sont placées dans un gel nutritif, une matrice qui leur permet de croître en 3D : en ajoutant à ce milieu de culture un cocktail de substances qui stimulent la différenciation des cellules, celles-ci se spécialisent et s’organisent spontanément en une structure tridimensionnelle qui réplique l’architecture du tissu ou de l’organe en question, en possédant la même variété de types cellulaires. Cette méthode, qui récapitule les mêmes processus que lors de la formation d’un embryon, permet d’obtenir un organoïde suffisamment mature en une semaine pour un intestinoïde, voire quelques mois pour un cérébroïde.

Applications biomédicales des organoïdes

 

Les organoïdes peuvent être utilisés comme modèles de maladie pour comprendre les mécanismes et la physiopathologie des maladies hépatobiliaires humaines. Les organoïdes sont des modèles idéaux pour le dépistage des médicaments et les essais de toxicité. Les organoïdes dérivés de patients peuvent être utilisés pour prédire les réponses spécifiques des patients aux médicaments et aux traitements personnalisés. En outre, la cryoconservation des organoïdes permet la création d'une biobanque. D'autres applications biomédicales des organoïdes comprennent la découverte de biomarqueurs et la médecine régénérative.

 

Application à la médecine de précision

Les organoïdes ont montré un grand potentiel dans le domaine de la médecine de précision, qui vise à adapter les traitements médicaux aux patients individuels en fonction de leur génomique et de leur métabolomique spécifiques.

En fournissant un modèle physiologiquement plus pertinent et personnalisé des organes ou des tissus humains, les organoïdes peuvent être utilisés pour prédire les réponses individuelles des patients aux médicaments et à d'autres traitements.

 

Ils ont un grand intérêt en cancérologie : cette approche est plus précise que les méthodes traditionnelles de test de médicaments sur des lignées cellulaires cancéreuses, qui ne capturent pas pleinement la diversité génétique des tumeurs individuelles.

Dès 2018, des chercheurs ont décrit l'application d'organoïdes pour prédire la réponse de patients présentant des tumeurs métastatiques du système digestif à divers médicaments de chimiothérapie et médicaments ciblés. Les chercheurs ont constaté que les organoïdes prédisaient avec précision quels traitements seraient efficaces chez le patient et lesquels ne le seraient pas, avec une spécificité (93 %) et une sensibilité (100 %) significativement élevées.

Dès résultats analogues se sont multipliés depuis.

 

Le panel des pathologies candidates s’élargit. Aujourd’hui la médecine de précision ne se cantonne plus uniquement à l’oncologie. Des maladies chroniques (diabète) et certaines maladies rares (mucovicidose) font l'objet de recherches de ce type.

 

La question éthique

Actuellement,  la littérature éthique sur les organoïdes semble se concentrer de manière disproportionnée sur des sous-types particuliers d'organoïdes, notamment les organoïdes cérébraux, les chimères homme-animal et les gastruloïdes.

 

Une règle empirique traditionnelle pour l'utilisation secondaire de tissus humains à des fins de recherche est « consentement ou anonymisation » : les chercheurs doivent soit obtenir le consentement d'un donneur, soit dépersonnaliser l'échantillon. Lorsque les tissus sont complètement dépersonnalisés, on estime que les intérêts et la vie privée des donneurs sont adéquatement protégés.

Cependant, de nombreux chercheurs soulignent que l'anonymat complet des tissus humains n'est ici ni possible, ni souhaitable, pour les trois raisons suivantes.

Premièrement, compte tenu des développements actuels de la recherche sur les mégadonnées et de la génomique,  la (ré)identification des données est particulièrement pertinente, car les organoïdes pourraient être fabriqués à partir de tissus humains provenant de donneurs atteints de mutations et/ou de maladies rares, comme la mucoviscidose.

 Deuxièmement, une désidentification complète n'est pas souhaitable, car elle rend les organoïdes moins utiles scientifiquement et cliniquement. Par exemple, lorsque le couplage des organoïdes avec des données personnelles et biologiques est manquant, les organoïdes ne sont plus adaptés à la médecine de précision (voir plus haut).

Non seulement la recherche sur les organoïdes sera moins utile pour les patients, mais il ne sera pas non plus possible, par exemple, de valider des modèles de prédiction basés sur des données générées à partir d'organoïdes.

Enfin, une raison éthique de ne pas anonymiser les tissus des donneurs dans la recherche sur les organoïdes est que le donneur ne sera pas en mesure de contrôler et/ou de gérer l'utilisation ultérieure de ses échantillons.

 

La recherche du consentement éclairé est également éthiquement et pratiquement difficile à mettre en œuvre dans la recherche sur les organoïdes. En effet, la recherche et les opportunités technologiques évoluent rapidement et les applications cliniques potentielles des organoïdes sont inconnues, ce qui pourrait rendre difficile la prévision et la description, dans le cadre du processus de consentement éclairé, des utilisations et du stockage futurs possibles des échantillons de donneurs.

 Deuxièmement, de nombreuses parties sont impliquées dans les processus de génération d'organoïdes pour la recherche, ce qui rend difficile la protection et l'équilibre des valeurs, des intérêts et de l'engagement à long terme de toutes les parties (chercheurs, entreprises, patients et donneurs) impliquées dans une procédure de consentement éclairé .

 

 

Une vie en miroir

Faut-il créer un nouvel arbre de vie ?

 

" Crois-tu que le lait a le même goût de l’autre côté du miroir ? » demanda Alice au chat."

Lewis Carroll (1866)

 

 

J'ai longuement insisté sur ce site en parlant de l'origine de la vie d'une propriété fondamentale du vivant qui est l'homochiralité :

 

Les briques élémentaires, telles qu’on les rencontre dans les organismes vivants, présentent une asymétrie fondamentale : les acides aminés constituants des protéines sont tous du type gauche alors que les sucres de l’ADN et de l'ARN sont du type droit (c'est la raison pour laquelle la double hélice de l'ADN est orientée vers la droite), c’est ce que l’on appelle l’homochiralité de la vie.

 

Cette combinaison se retrouve non seulement chez les humains, mais dans toutes les espèces sur Terre. J'ai indiqué que quelques hypothèses avaient été émises sur l'origine de cette organisation stéréochimique, mais le débat n'est pas complètement tranché.

 

Au cours des dernières décennies, les chimistes ont découvert comment fabriquer des protéines miroirs. Les chercheurs ont assemblés des acides aminés droits pour créer des versions miroirs de protéines naturelles produites par notre propre organisme.

 

Les protéines miroirs se comportent de la même manière que leurs homologues naturelles, à une différence près : elles mettent beaucoup plus de temps à se décomposer. En effet, les enzymes naturelles qui dégradent normalement les protéines ont des formes adaptées pour attaquer les protéines gauchères.

 

Evidemment ce fait a attiré l'attention des biologistes de synthèse. En effet créer de telles protéines, non reconnues par l'organisme, permettrait à des médicaments éventuels d'atteindre plus facilement leur cible. Certains imaginent déjà des médicaments à action prolongée pour des maladies allant du VIH à la maladie d’Alzheimer.

 

Mais pour cela il faudrait inventer un nouvel arbre de vie : les cellules ordinaires fabriquent des protéines en lisant un gène, en faisant une copie de la séquence du gène dans une molécule d'ARN et en envoyant cet ARN à une usine de fabrication de protéines (les ribosomes).

 

Et justement, en 2022, Yuan Xu et Ting Zhu, deux chercheurs de l’université de Westlake en Chine, ont créé des enzymes miroirs capables de produire des molécules d’ARN miroir en lisant des gènes miroirs.

 

« La création d’une vie en image miroir est l’une des applications ultimes des protéines synthétiques en image miroir »

Richard Payne et al, chimistes à l’Université de Sydney en Australie.

 

Cependant cette création d'une deuxième forme de vie ne dit rien de bon à beaucoup de scientifiques.

 

En effet, le problème avec les cellules miroirs est qu’elles pourraient probablement contourner la plupart des barrières qui maintiennent les organismes ordinaires sous contrôle. Pour combattre les agents pathogènes, par exemple, notre corps doit d’abord les détecter à l’aide de capteurs moléculaires.

 

Ces capteurs ne peuvent s'accrocher qu'aux protéines gauches ou à l'ADN et l'ARN droitiers. Une cellule miroir qui infecterait un chercheur pourrait se propager dans son corps sans déclencher la moindre résistance du système immunitaire.

Si le système immunitaire ne détectait pas l'infection croissante, elle pourrait se propager sans limite.

 

Une victime des cellules miroirs abriterait une vaste réserve de microbes, qui pourraient se propager à d’autres personnes et déclencher une pandémie. Et il serait peu probable que la médecine puisse arrêter cette pandémie.

 

Les humains ne seraient pas les seuls à être vulnérables. Tous les animaux utilisent des capteurs de pathogènes similaires pour activer leur système immunitaire, et ils ne parviendraient probablement pas tous à reconnaître les cellules miroirs.

 

Les plantes ont leurs propres détecteurs de pathogènes, qui seraient également défaillants. En fait, toutes les plantes du monde seraient incapables de détecter ces bactéries.

 

Last but not least, ce qui rend une cellule miroir encore plus dangereuse, c'est qu'elle mute au fur et à mesure de sa réplication, ce qui lui donne le potentiel d'évoluer en une menace encore plus grave.

 

Quand la science rejoint la science-fiction, elle offre parfois une perspective cauchemardesque !

 

Cest pourquoi hier, jeudi 13 décembre 2024, 38 éminents biologistes ont lancé un avertissement solennel :

 

"d’ici quelques décennies, les scientifiques seront capables de créer un microbe qui pourrait provoquer une pandémie imparable, des pertes de récoltes dévastatrices ou l’effondrement d’écosystèmes entiers."

 

Ils ont appelé à l’interdiction des recherches qui pourraient conduire à la synthèse d’un tel organisme.

 

Dans un commentaire d’accompagnement publié dans la revue ScienceJack W. Szostak, éminent biologiste de l’Université de Chicago, lauréat du prix Nobel, qui a contribué à la rédaction d’un rapport technique de 299 pages sur les risques de cette recherche, insiste sur :

 

 « les conséquences extrêmement dommageables pour l’environnement, l’agriculture et le bien-être humain ».

 

Seront-ils entendus ? En voyant les pseudoscientifiques recrutés par Trump aux USA, l'opacité de la recherche chinoise dans certains domaines, on peut s'inquiéter.

 

NB : j'ai évoqué sur ce site les prouesses d'équipes de San Diego, créant une vie semi-artificielle avec le même objectif. Cependant un dispositif avait été prévu pour bloquer tout risque de prolifération.

   

 

Maladie d'Alzheimer : scandale en cours

Enquête sur des fraudes scientifiques massives

 

Les progrès de la médecine ont permis de vaincre de nombreuses pathologies implacables au cours des dernières décennies, comme beaucoup de cancers et de maladies cardiovasculaires.

Un large éventail de traitements est à l'origine de ces victoires : chirurgie, médicaments, radiothérapie, thérapies géniques...

Si les taux de mortalité pour les deux principales causes de décès en Occident ont fortement diminué, pour la population vieillissante, les taux de mortalité liés à la maladie d'Alzheimer et d'autres dégénérescences neurologiques n'ont cessé de progresser.

Il semble que l'orientation des recherches pour ces pathologies ait été en partie biaisée par une fraude d'ampleur et de niveaux inédits.

 

Article réalisé à partir d'une publication de la revue Science et du livre à paraître :  « Doctored: Fraud, Arrogance, and Tragedy in the Quest to Cure Alzheimer’s » du même auteur (Charles Piller).

JPL

 

Over the past few decades, advances in medicine have made it possible to beat many relentless diseases, such as cancer and cardiovascular disease.

These victories have been achieved with a wide range of treatments: surgery, drugs, radiotherapy, gene therapies...

While mortality rates for the two main causes of death in the West have fallen sharply, for the ageing population, death rates from Alzheimer's disease and other neurological degenerations have continued to rise.

It seems that the direction of research into these pathologies has been partly skewed by a fraud of unprecedented scope and scale.

 

Article based on a publication in Science magazine and the forthcoming book “Doctored: Fraud, Arrogance, and Tragedy in the Quest to Cure Alzheimer's” by the same author (Charles Piller).

JPL

 

Un impact négatif catastrophique

En 2016, lorsque le Congrès américain a débloqué une vague de nouveaux fonds pour la recherche sur la maladie d'Alzheimer, le National Institute on Aging (NIA) a fait appel au chercheur chevronné sur le cerveau Eliezer Masliah pour diriger cette initiative.

 

Il a pris la tête de la Division des neurosciences de l'agence, dont le budget (2,6 milliards de dollars pour le dernier exercice) éclipse celui du reste du NIA.

 

En tant qu’ambassadeur fédéral de premier plan auprès de la communauté scientifique et conseiller principal du directeur du NIA, Richard Hodes, le Dr Masliah a acquis une influence considérable sur l’étude et le traitement des maladies neurologiques aux États-Unis et au-delà. 

 

E.Masliah semblait être le candidat idéal. Médecin et neuropathologiste, il a mené des recherches à l’Université de Californie à San Diego (UCSD) pendant des décennies. Son dynamisme, sa curiosité et sa productivité l’ont propulsé au premier rang des chercheurs sur les maladies d’Alzheimer et de Parkinson.

 

Ses quelque 800 articles de recherche, dont beaucoup portent sur la façon dont ces maladies endommagent les synapses, les jonctions entre les neurones, ont fait de lui l’un des scientifiques les plus cités dans son domaine.

 

Mais depuis deux ans, des questions ont surgi au sujet de certaines des recherches de E. Masliah.

 

Une enquête de la revue Science a révélé que de nombreuses études de laboratoire menées à l'UCSD et au NIA sont truffées de Western blots (le Western Blot est une technique populaire utilisée pour la détection et la quantification des protéines.) apparemment falsifiés.

 

De nombreuses images semblent avoir été réutilisées de manière inappropriée dans des articles, parfois publiés à des années d'intervalle dans différentes revues, décrivant des conditions expérimentales divergentes.

 

En septembre dernier, dans le magazine Science, Charles Piller journaliste d’investigation pour cette revue montrait que pendant des décennies, les recherches du Dr Masliah avaient inclus des photos manipulées de tissus cérébraux et d’autres images techniques  – un signe évident de fraude. 

 

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Finalement, c'est un flux constant d'images suspectes, publiées entre 1997 et 2023, dans 132 de ses articles de recherche, qui ont été présentées dans un dossier de 300 pages.

 

Au total, les experts ont identifié près de 600 articles douteux qui ont été cités quelque 80 000 fois dans la littérature scientifique (voir ci-contre).

 

De quoi "infecter" tout le domaine.

 

De nombreux chercheurs, parmi les plus respectés dans le domaine de la maladie d'Alzheimer, dont les travaux orientent le discours scientifique, ont fait référence à plusieurs reprises à ces études biaisées pour étayer leurs propres idées.

 

 

Cela a corrompu la base des connaissances établie dans le domaine.

 

Le tableau ci-dessus montre l'impact colossal des publications du Dr Masliah sur tous les points clés de la recherche  concernant la degénérérescence nerveuse, ce qui évidemment a orienté de nombreux travaux sur de fausses pistes.

 

De plus par sa position au NIH, le Dr Masliah tenait les cordons d'une bourse bien remplie destinée à subventionner les équipes qui selon lui allaient dans le bon sens.

 

Ces tromperies ont faussé la trajectoire de la recherche et du développement de médicaments sur la maladie d’Alzheimer.

 

Plusieurs molécules présentées comme efficace après des essais de phase 2 ou même 3 ont dû être retirées du marché. Toutes ces fausses pistes ont fait perdre beaucoup de temps à la recherche.

 

De telles erreurs dans la recherche médicale sont lamentables. Celle-ci est particulièrement tragique.

Les familles atteintes par la maladie d’Alzheimer doivent faire face à des coûts émotionnels et financiers incalculables. Aux États-Unis, plus de 11 millions de membres des familles dont un proche est touché, et d’autres aidants non rémunérés,  s’occupent de pères, de mères, de conjoints et de grands-parents victimes de démence.

 

Comprendre l'origine de cette maladie et proposer une molécule active  : c'est toucher le jackpot !

Eliezer Masliah
Eliezer Masliah

Pendant des décennies, la recherche sur la maladie d'Alzheimer a été façonnée par la prédominance d'une seule théorie, l'hypothèse amyloïde

 

VOIR sur le SITE :

La mémoire

Notre cerveau

Le cerveau dans tous ses états

L'oubli

 

Selon elle, les protéines amyloïdes provoqueraient une cascade de changements biochimiques dans le cerveau qui causeraient la démence. La suprématie de cette hypothèse a exercé une énorme pression en faveur d'un conformisme scientifique sur ce sujet qui ne se dément pas.

 

Cependant, des décennies d'échecs thérapeutiques liés à cette hypothèse, malgré des milliards de dollars dépensés en subventions et investissements, interroge. D'autant que des faits, comme la présence de dépôts massifs d'amyloïdes dans le cerveau de personnes décédées qui ne présentaient aucun symptôme de la maladie d'Alzheimer, suscitent le doute y compris chez de nombre de ses partisans.

 

Les anticorps anti-amyloïdes approuvés aux États-Unis coûtent des dizaines de milliers de dollars par patient et par an, mais ils ralentissent si infimement le déclin cognitif que de nombreux médecins considèrent que leurs bénéfices sont imperceptibles.

Ces médicaments ne sont pas non plus bénins, ils présentent des risques de décès ou de lésions cérébrales graves, et ils peuvent faire "rétrécir" le cerveau plus rapidement que la maladie d'Alzheimer elle-même.

 

La fraude a-t-elle orientée la recherche vers une impasse ?

 

Evidemment, ce sont des enjeux financiers colossaux qui sous-tendent cette atmosphère délètère et encouragent certains à franchir le rubicon. Cependant peu de gens imaginait que la corruption pouvait toucher l'élite de l'élite américaine et (peut-être) mondiale.

 

Aux Etats-Unis, les enseignants-chercheurs sont sur un siège éjectable : manque de résultats, évaluations diverses en demi-teinte et c'est la porte. Pour les patrons de laboratoire les sources de financement qui abondent, peuvent se tarir en quelques mois et les institutions qui les hebergent (Universités, Instituts de recherche, hôpitaux) n'hésitent pas à "libérer des locaux" qui coûtent une fortune aux actionnaires.

 

Certes en France, la course à l'argent est aussi devenue obsessionnelle depuis la loi Pécresse de 2007, mais les chercheurs ont au moins la stabilité de l'emploi et l'évaluation régulière des unités de recherche a des conséquences moins brutales à court terme.

 

Des fraudes ont néanmoins été dénoncées - la pire étant bien sûr celle de Didier Raoult et de son équipe à l'IHU de Marseille - et sanctionnées.

 

Dans ce dernier cas, la triche était grossière et aurait pu être dénoncée d'emblée sans l'omerta imposée par le pouvoir scientifique (et sa lâcheté !) et le pouvoir politique.

La manipulation d'image pratiquée par le Dr Masliah et ses complices est d'une toute autre ampleur et n'est pas à la portée de n'importe qui.

 

 PS : la revue Science révèle le 10 février 2025 un cas semblable : 

 

"Sylvain Lesné, un neuroscientifique accusé de manipulation d'images dans un article fondateur sur la maladie d'Alzheimer paru dans Nature , a démissionné la semaine dernière de son poste de professeur titulaire à l'Université du Minnesota Twin Cities (UMN). Cette décision fait suite à une enquête de deux ans et demi au cours de laquelle l'université a découvert des problèmes dans plusieurs autres articles dont Lesné est l'un des auteurs. L' étude de Nature a déjà été retirée, mais l'école a demandé que quatre autres articles de Lesné soient retirés."

 

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Cellules souches

La médecine régénératrice à marche forcée

Les images IRM cérébrales des participants à l'essai sont utilisées pour planifier l'endroit où l'aiguille délivrera les cellules.
Les images IRM cérébrales des participants à l'essai sont utilisées pour planifier l'endroit où l'aiguille délivrera les cellules.

La médecine régénératrice consiste à réparer une lésion ou un organe malade en remplaçant les parties endommagées par un nouveau tissu cellulaire créé à cet effet.

 

Elle repose sur la thérapie cellulaire, qui consiste à cultiver des cellules avant de les transplanter, et sur l’utilisation de cellules souches,  non différenciées. Ces cellules sont dites pluripotentes car elles peuvent ensuite être transformées en différents types cellulaires.

Au cours de leur développement, les cellules souches embryonnaires pluripotentes, qui ont le potentiel de se transformer en de nombreux types de cellules, se transforment en cellules spécialisées du cerveau, du cœur, des poumons, etc. En théorie, les cellules souches transplantées pourraient réparer tout tissu endommagé.

 

La multiplication des études cliniques marque un tournant pour les thérapies à base de cellules souches. Après des décennies de recherches intenses qui ont parfois déclenché des controverses éthiques et politiques , la sécurité et le potentiel des cellules souches pour la régénération des tissus sont désormais largement testés. 

A ce jour, plus de 100 essais cliniques ont permis de tester les cellules souches utilisées en médecine régénératrice.

 

En 2024,  des chirurgiens de Lund, en Suède, ont implanté dans le cerveau d'un parkinsonien des neurones dérivés de cellules souches embryonnaires (ES) humaines. L’espoir est qu’ils finiront par remplacer une partie de ses tissus endommagés.

 

Cette étude fait partie d'une centaine d'essais cliniques explorant le potentiel des cellules souches pour remplacer ou compléter les tissus dans le traitement de maladies invalidantes ou potentiellement mortelles, notamment le cancer, le diabète , l'épilepsie, l'insuffisance cardiaque et certaines maladies oculaires.

Il s'agit d'une approche différente des thérapies non approuvées proposées par de nombreuses cliniques douteuses, qui utilisent des types de cellules souches qui ne se transforment pas en nouveau tissu.

Les chercheurs s'attendent à ce que certaines thérapies à base de cellules souches soient bientôt disponibles en clinique. Les traitements pour certaines maladies, disent-ils, pourraient faire partie de la médecine générale d'ici cinq à dix ans.

 

Les perspectives de la thérapie par cellules souches régénératrices se sont améliorées lorsqu'il est devenu possible d'obtenir des cellules spécialisées à partir de sources plus contrôlables, en particulier des cellules souches embryonnaires humaines et, plus tard, des cellules souches pluripotentes induites (iPS) , qui sont créées en reprogrammant des cellules adultes pour revenir à un état immature.

 

Comparé à d’autres organes, comme le cœur, le pancréas et les reins, le cerveau est l’un des organes les plus simples à traiter avec des cellules souches. L’un de ses avantages est qu’il est largement protégé du système immunitaire de l’organisme, qui recherche et détruit les tissus étrangers. Les participants aux essais sur la maladie de Parkinson ne reçoivent des immunosuppresseurs que pendant un an, le temps que la barrière hémato-encéphalique se cicatrise après l’intervention chirurgicale. Les participants aux essais sur d’autres organes reçoivent généralement ces médicaments à vie.

 

 

Du nouveau à Nazca dans la pampa péruvienne

Une étude accélérée par l'IA sur Nazca double presque le nombre de géoglyphes figuratifs connus

Creusées dans une étendue aride de la pampa au sud du Pérou, les lignes de Nazca sont l'un des mystères les plus déroutants de l'archéologie. 

 

Sur le sol du désert côtier, les marques superficielles ressemblent à de simples sillons. Mais vues du ciel, à des centaines de mètres d'altitude, elles se transforment en trapèzes, spirales et zigzags à certains endroits, et en colibris et araignées stylisés à d'autres. On y trouve même un chat avec une queue de poisson.

 

 

L'immensité de cette œuvre d'art (classée au patrimoine mondial de l'UNESCO), qui aurait été créée entre 200 avant J.-C. et 700 après J.-C. par une civilisation antérieure aux Incas, a été progressivement découverte lors du siècle dernier. Au total on connaissait 430 géoglyphes figuratifs.

 

Les géoglyphes sont des motifs créés sur le sol en manipulant des pierres ou du gravier de surface et sont présents dans toute la pampa de Nazca. Ils offrent aux archéologues une fenêtre unique sur les cultures et les croyances des peuples anciens qui ont commencé à les utiliser il y a au moins 2000 ans. Situés à 50 km à l'intérieur des terres de la côte sud du Pérou, sur un plateau désertique à environ 500 m au-dessus du niveau de la mer, ces géoglyphes ont persisté pendant des millénaires car ils ont été construits dans une zone peu affectée par les inondations et non propice à l'agriculture. Ils ont été redécouverts au début du 20e siècle.

 

Des chercheurs viennent de rapporter que le déploiement d'un système d'IA dans toute la région de Nazca, a conduit à la découverte de 303 nouveaux géoglyphes figuratifs en seulement 6 mois d'enquête sur le terrain, doublant presque le nombre de géoglyphes figuratifs connus.

 

Parmi les représentations, on trouve des plantes, des personnes, des serpents, des singes, des chats, des perroquets, des lamas et un tableau macabre d’une orque brandissant un couteau coupant une tête humaine. Parmi les nouvelles figures, 244 ont été suggérées par la technologie, tandis que les 59 autres ont été identifiées pendant le travail de terrain sans l’aide de l’IA.

 

Même avec des exemples d'entraînement limités, l'approche d'IA développée s'est avérée efficace pour détecter les petits géoglyphes de type relief, qui, contrairement aux géoglyphes géants de type ligne, sont très difficiles à discerner. 

 

Selon le Dr Masato Sakai, de l'université de Yamagata, qui conduit ces recherches depuis de longues années, les géoglyphes ont été dessinés à proximité des chemins de pèlerinage menant aux temples, ce qui implique qu'ils fonctionnaient comme des espaces sacrés pour les rituels communautaires et pourraient être considérés comme une architecture publique planifiée.

 

Faire de l'exercice pour gonfler... ses neurones !

Et bientôt les réparer ?

Des chercheurs du Département de génie mécanique au Massachusetts Institute of Technology ont découvert que l’exercice physique peut avoir des effets bénéfiques au niveau des neurones individuels. Ils ont observé que lorsque les muscles se contractent pendant l’exercice, ils libèrent une multitude de signaux biochimiques appelés myokines.

En présence de ces signaux générés par les muscles, les neurones se développent quatre fois plus que les neurones qui n’ont pas été exposés aux myokines.

 

Ces expériences au niveau cellulaire suggèrent que l’exercice peut avoir un effet biochimique significatif sur la croissance nerveuse.

 

Les chercheurs ont également découvert que les neurones réagissent non seulement aux signaux biochimiques de l'exercice, mais aussi à ses impacts physiques. L'équipe a observé que lorsque les neurones sont sollicités de manière répétée, de la même manière que les muscles se contractent et se dilatent pendant l'exercice, les neurones grandissent autant que lorsqu'ils sont exposés aux myokines d'un muscle.

 

Les motoneurones stimulés par des facteurs sécrétés par les muscles exercés régulent de manière significative la croissance et la migration des neurites, avec une taille d'effet dépendant de l'intensité de la contraction musculaire.

 

 

Maintenant que le groupe a démontré que l’exercice musculaire peut favoriser la croissance nerveuse au niveau cellulaire, ils prévoient d’étudier comment la stimulation musculaire ciblée peut être utilisée pour développer et guérir les nerfs endommagés et restaurer la mobilité des personnes vivant avec une maladie neurodégénérative comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi connue sous le nom de maladie de Charcot.

 

 

De Lucy à Donald !

 

La bande de jean-foutres, délinquants sexuels, complotistes et autres débiles délirants qui ont pris le pouvoir aux USA se proclament tous hommes pieux, soutiens de diverses sectes évangélistes et à ce titre lecteurs assidus de la bible, qui repose sur leur table de chevet.

 

A ce titre évidemment, ils réfutent toutes les découvertes de la paléontologie depuis un siècle et poussent des cris d'horreur quand un paléogénéticien reçoit le Prix Nobel.

 

Voilà pourquoi leur futur ministre fédéral de l'éducation (une gloire du catch) voudrait bien imposer sur tout le territoire américain l'histoire de l'humanité façon Adam et Eve, comme cela se fait déjà dans les états les plus trumpistes.

 

Saint-Thomas disait je veux le voir pour le croire, ces gens là préférent rester dans leur caverne pour ne pas voir.

 

Lucy n'était pas seule

- elle a vécu aux côtés d'au moins 4 autres espèces proto-humaines

La première pin-up
La première pin-up

Il y a environ 3,2 millions d'années, notre lointaine cousine « Lucy » parcourait ce qui est aujourd'hui l'Éthiopie.

La découverte de son squelette fossilisé il y a 50 ans a transformé notre compréhension de l'évolution humaine. Mais il s'avère que son espèce, Australopithecus afarensis , n'était pas seule.

 

Pendant des décennies après la découverte de Lucy, les paléoanthropologues ont supposé qu'A. afarensis était le seul hominidé ayant vécu dans cette région au cours de l'époque du Pliocène moyen (il y a 3 à 4 millions d'années). Mais la découverte d'un fragment de mâchoire dans la région de Bahr el Ghazal au Tchad en 1995 a radicalement changé la donne en matière de diversité des hominidés.

 

Vieux de 3,5 millions d'années, ce fossile d'une espèce qui serait nommée Australopithecus bahrelghazali était la première indication que d'autres hominidés vivaient à l'époque de Lucy, ont écrit Yohannes Haile-Selassie , directeur de l'Institut des origines humaines de l'Université d'État de l'Arizona, et ses collègues dans une étude publiée dans la revue PNAS en 2016.

 

Finalement, « Un examen plus approfondi des preuves fossiles actuellement disponibles en Éthiopie, au Kenya et au Tchad indique qu'Australopithecus afarensis n'était pas la seule espèce d'hominidés au cours du Pliocène moyen, et qu'il y avait d'autres espèces clairement distinctes de lui par leur adaptation locomotrice et leur régime alimentaire », ont écrit Haile-Selassie et ses collègues .

 

Cette collection croissante de fossiles de différentes espèces d’hominidés soulève une question importante à laquelle les paléoanthropologues tentent de répondre : ces différentes espèces se sont-elles rencontrées, ou même accouplées entre elles ?

 

Presque tous les primates sont des créatures sociales, vivant en groupe et coopérant pour chercher de la nourriture. Certains primates non humains, comme les tamarins, les ouistitis et les singes hurleurs, s'accouplent entre espèces.

 

A. afarensis était aussi sociable que les autres primates, et Lucy a peut-être vécu dans un groupe de 15 à 20 mâles et femelles. Une trace d'empreintes de pas de trois australopithèques marchant ensemble sur le site de Laetoli en Tanzanie est une preuve supplémentaire que Lucy et ses semblables étaient des créatures sociales.

 

Cela dit, si « il existe des preuves morphologiques compatibles avec l’hybridation chez A. afarensis, notamment dans la variation de leurs dents », ces différences ne peuvent pas être liées de manière concluante au croisement par les techniques d’ADN actuelles, car les fossiles d’australopithèques sont trop vieux pour contenir de l’ADN utilisable.

 

« La manière dont ces hominidés étaient liés les uns aux autres, la manière dont ils interagissaient, la manière dont ils remplissaient les niches du paysage et le degré de métissage qui a pu se produire sont des questions ouvertes et importantes » estiment les anthropologues.

 

 

Modélisation du cerveau à l'échelle nanométrique

Un exploit des scientifiques de Google

Des chercheurs ont cartographié une minuscule partie du cerveau humain avec un niveau de détail étonnant.

 

L'atlas cellulaire qui en résulte, décrit aujourd'hui dans Science  et disponible en ligne , révèle de nouveaux modèles de connexions entre les cellules cérébrales appelées neurones, ainsi que des cellules qui s'enroulent sur elles-mêmes pour former des nœuds, et des paires de neurones qui sont presque des images miroir les unes des autres.

Pourquoi sommes-nous là ?

Un problème de neutrinos ?

De l'autre côté du miroir !
De l'autre côté du miroir !

Selon les théories les plus avancées, la matière – tout ce que nous pouvons voir et sentir dans l’univers – ne devrait pas exister.

 

En effet, chaque particule de matière naît avec un double, une particule d’antimatière (ou « antiparticule ») possédant des propriétés égales mais opposées comme la charge et le spin.

 

Chaque fois qu’une particule et son antiparticule se rencontrent, elles s’annihilent mutuellement. Les particules et les antiparticules peuvent être créées dans des proportions égales, mais elles finissent par se trouver et se détruire, ne laissant rien derrière elles.

 

Le Big Bang a, en quelque sorte, brisé cette règle. Il a créé un peu plus de matière que d’antimatière, et cette petite quantité de matière constitue tout ce que nous pouvons voir aujourd’hui.

 

Les observations actuelles sont formelles : l’antimatière a presque totalement disparu. Il en subsiste quelques quantités infimes dans l’Univers dit local, soit dans les rayons cosmiques, soit produite en laboratoire.

 

On estime qu'environ une particule sur un milliard – a réussi à survivre !

 

Les physiciens des particules espèrent que les neutrinos pourront aider à résoudre ce mystère.

Mais qu'est-ce qu'un neutrino ?

Les neutrinos sont partout autour de nous.

Cette particule est encore largement une énigme car sa nature, sa masse, ses oscillations sont autant de mystères. 

 

Le neutrino est une particule élémentaire décrite dans le modèle standard de la physique des particules.

Il n'a pas de charge et sa masse est si petite que l'on ne connait que sa limite supérieure.

 

En 1930, pour expliquer pourquoi la désintégration béta ne semble pas respecter les lois de conservation de l'énergie, de la quantité de mouvement et du spin, le physicien Wolfgang Ernst Pauli postule l'existence d'une nouvelle particule, de charge électrique nulle, que l'on appelera par la suite neutrino.

 La radioactivité bêta-moins est l’émission d’un électron et d’un antineutrino accompagnant la transformation d’un neutron en proton. La radioactivité bêta-plus, son contraire, est la transformation d’un proton en neutron avec émission d’un positon et d’un neutrino. Les neutrinos ou antineutrinos sont des particules pratiquement indécelables.

 

Le neutrino peut se présenter sous 3 formes (saveurs)  

 

- le neutrino électronique ou neutrino-électron : {\displaystyle \nu _{e}}

- le neutrino muonique ou neutrino-muon : {\displaystyle \nu _{\mu }}

- le neutrino tauique ou neutrino-tau : {\displaystyle \nu _{\tau }}

 

Le  Fermilab qui est en pointe sur le sujet qui nous occupe, a produit des faisceaux d’antineutrinos muoniques... Le problème est que l'on ne connaît pas la relation exacte entre neutrino et antineutrino.

 

Pour certains théoriciens, la connaissance des propriétés de changement de forme des neutrinos, et de la relation neutrino/antineutrino, pourrait permettre de comprendre pourquoi l'univers primitif s'est retrouvé avec légèrement plus de matière que d'antimatière... et de résoudre cette énigme existentielle !

 

Rappel : les particules élémentaires

Les lois de la physique indiquent que le monde matériel est constitué de particules élémentaires, c’est-à-dire insécables.

 

Les découvertes issues des accélérateurs de particules, ont révélé l’existence de 17 particules fondamentales, décrites par ce qui est communément appelé le modèle standard des particules.

 

Parmi ces particules, 12 sont des constituants de la matière – ce sont les fermions, qui forment tout ce qui nous entoure : des étoiles à l’air, en passant par les objets.

Les 5 particules restantes sont les bosons et servent à transmettre les forces physiques, par exemple le photon qui est la particule de lumière transmettant la force électromagnétique.

 

À chacune de ces 17 particules élémentaires correspond une antiparticule, une particule d’antimatière qui a la propriété de réagir avec sa particule associée, dès qu’elle la rencontre, pour dissoudre le couple en une autre forme d’énergie.

 

Ainsi, le proton n'est pas une particule élémentaire mais une particule composite. Il est composé de trois particules liées par des gluons, deux quarks up et un quark down, ce qui en fait un baryon (3 quarks).

Le neutron est composé de trois quarks (deux down et un up), ce qui en fait un baryon de charge électrique nulle. Comme pour le proton, ses quarks sont liés par l'interaction forte, transmise par des gluons.

Le projet DUNE

 Deep Underground Neutrino Experiment, ou DUNE, est le plus grand projet scientifique et technique souterrain de l'histoire américaine. Il a fallu une décennie pour en arriver là et il faudra peut-être encore une décennie avant qu'il ne commence à fonctionner. Si tout se passe bien, il transformera le neutrino en une quantité connue, comblant une lacune majeure dans la compréhension de l'univers par les scientifiques.

 

D'un côté, dans les entrailles des Black Hills du Dakota du Sud, à 1500m de profondeur, deux cavernes vides, chacune aussi haute qu'un immeuble de sept étages. Pendant plus d'un siècle, ces profondeurs ont été parcourues par des mineurs en quête d'or. Elles abritent aujourd'hui le Sanford Underground Research Facility, ou SURF.

 

Ici, les meilleurs physiciens des particules du monde seront à l'écoute d'un message porté par des milliards de neutrinos émis à 1300 kilomètres de là, par un gigantesque accélérateur de particules  exploité par le Fermi National Accelerator Laboratory, (Fermilab), juste à l'extérieur de Chicago.

Ce  faisceau étroit pointé directement vers la caverne des Black Hills, naviguera sous terre, non pas dans un tunnel, mais à travers trois états de roches solides.

 

Les physiciens espèrent que lorsque les neutrinos arriveront, ils expliqueront enfin comment le Big Bang a créé un tout petit peu plus de matière que son opposé, l’antimatière – un excès qui constitue tout  l’univers d'aujourd’hui.

 

J'ai indiqué plus haut que contrairement à toutes les autres particules qui ont une identité immuable, les neutrinos sont des métamorphes. Une fois opérationnel, l’accélérateur du Fermilab produira l’une des trois « saveurs » de neutrinos. Mais lorsque ceux-ci atteindront le Dakota du Sud, certains auront pris une autre saveur.

 

Pour expliquer l'expérience à des béotiens en physique quantique - comme moi ! - le Dr  Bryan Ramson du Fermilab utilise cette image :

« C'est aussi frappant que si vous vous transformiez en votre grand-mère en allant à la cuisine, puis redeveniez vous-même en revenant dans votre chambre »

 C'est essentiellement ce que font les neutrinos. »

 

DUNE, avec les neutrinos va tenter de percer l'origine de cet « effet quantique à long terme et à longue distance » ... l'origine de l'univers en quelque sorte. Comment le Big Bang a violé cette parité qui devait conduire au néant ?

 

Le Dr Ramson et ses collègues de DUNE tentent de déterminer si les neutrinos changent de forme plus rapidement que les antineutrinos. Les neutrinos peuvent-ils échapper à leurs sosies en se transformant en une autre saveur, comme des fugitifs enfilant un costume différent ?

 

Est-ce ainsi que l'univers primitif s'est retrouvé avec légèrement plus de matière que d'antimatière ?

 

Si DUNE détecte une discordance entre les neutrinos et les antineutrinos, cela pourrait suggérer que l’hypothèse est fondée.

 

Il s'agit là d'une expérience scientifique hors norme, qui va mobiliser 1400 chercheurs, 200  instituts de physique à travers le monde dont l’IN2P3 (Institut national de physique nucléaire et de physique des particules) du CNRS en France, qui collabore déjà avec le CERN.

 

Une expérience à 5 milliards d'euros, dont les premières mesures sont prévues pour 2040, qui passionne déjà le monde de la recherche puisque les autorités scientifiques américaines chargées de classer les priorités du domaine pour la décennie à venir, a donné la priorité à l'achèvement du projet.

 

 

Le Fermilab
Le Fermilab

Dernières nouvelles de LUCA

The Last Common Universal Ancestor

Arbre phylogénétique du vivant obtenu à partir de LUCA
Arbre phylogénétique du vivant obtenu à partir de LUCA

J'ai évoqué à plusieurs reprises sur ce site ce fameux LUCA.

 

L’ancêtre commun  aux trois domaines (Eucarya, Bacteria et Archea) est une cellule déjà très élaborée, connue aujourd'hui sous le nom de LUCA ( The Last Universal Common Ancestor).

 

Ce n'est pas la première cellule vivante.

 

La biologie moléculaire l’avait établi au siècle dernier : tous les êtres vivants partagent les mêmes grosses molécules porteuses d’information (ADN, ARN et protéines), et le même code génétique pour transférer l’information entre ces molécules.

 

Cette unité du monde vivant indique une origine commune, un ancêtre possédant toutes ces caractéristiques. Il a été baptisé LUCA (acronyme de l’expression anglaise Last Universal Common Ancestor), lors d’un colloque international organisé en France par la Fondation des Treilles en 1996

 

Depuis cette date les chercheurs ont cherché à affiner le portrait de LUCA, son origine, son âge (voir sur ce site).

 

Ce dernier ancêtre commun universel est le nœud de l'arbre de la vie (schéma ci-contre) à partir duquel les domaines procaryotes fondamentaux (Archaea et Bacteria) divergent. En tant que tel, notre compréhension de LUCA a un impact sur notre compréhension de l'évolution précoce de la vie sur Terre.

 

LUCA était-il un organisme simple ou complexe ? Dans quel type d'environnement vivait-il et quand ?

 

Les estimations d'âge pour LUCA sont généralement basées sur les archives fossiles, variant à chaque réinterprétation. La nature du métabolisme de LUCA s'est avérée tout aussi controversée, certains attribuant tous les métabolismes de base à LUCA, tandis que d'autres reconstruisent une forme de vie plus simple dépendante de la géochimie.

 

Une étude internationale parue le mois dernier (juillet 2024) dans la revue Nature Ecology and Evolution, donne des précisions très intéressantes, basées sur des techniques très pointues que je ne pourrais décrire ici. Je résume  :

 

1)  Ces chercheurs déduisent que LUCA a vécu ~ 4,2 Ga (4,09–4,33 Ga).

Il faut noter qu'après sa formation, il y a 4,56 milliards d’années, notre planète s’est refroidie. Son atmosphère s’est condensée et l’eau est apparue sous forme liquide. Il y a environ 4,3 milliards d’années, elle est devenue compatible avec la vie.

 

Rappelons que les traces de vie les plus anciennes sont les stromatolites, des structures rocheuses construites par des microorganismes. Elles datent de 3,4 milliards d’années. Au-delà, les chercheurs utilisent les traces chimiques.

 

2) Pour les auteurs de l'article, le  génome de LUCA contiendrait les plans de 2 600 protéines, ce qui est bien supérieur à celui des estimations précédentes.

Globalement, leurs reconstructions métaboliques suggèrent que LUCA était un organisme relativement complexe, similaire aux Archaea et aux Bacteria actuelles.

 

3) Ces résultats suggèrent que LUCA était un acétogène anaérobie de type procaryote qui possédait un système immunitaire précoce.

Bien que LUCA soit parfois perçu comme vivant de manière isolée, les chercheurs en déduisent qu'il faisait partie d'un système écologique établi. Le métabolisme de LUCA aurait fourni une niche à d'autres membres de la communauté microbienne et le recyclage de l'hydrogène par la photochimie atmosphérique aurait pu soutenir un écosystème précoce modestement productif.

 

4)  À cette époque, l'environnement terrestre était particulièrement hostile, mais la vie a pu se développer au voisinage de sources hydrothermales ou de mares chaudes. C'était l'hypothèse déjà retenue dont j'ai parlé à plusieurs reprises.

 

5) La manière dont l'évolution s'est déroulée depuis l'origine de la vie jusqu'aux premières communautés à l'époque de LUCA reste une question ouverte, mais l'âge inféré de LUCA (~ 4,2 Ga) comparé à l'origine de la Terre et de la Lune suggère que le processus a nécessité un intervalle de temps géologique étonnamment court.

 "En 100 millions d’années environ, la vie serait apparue sur Terre et aurait évolué jusqu’à LUCA, un organisme « très similaire à un procaryote moderne », un être unicellulaire dépourvu de noyau. "

 

C'est justement ce qui fait débat, un certain nombre de chercheurs doutent qu'en si peu de temps on ait pu passer d'une cellule simple à un organisme aussi élaboré.

 

C'est le cas du pionnier en la matière, Patrick Forterre, dont j'ai plusieurs fois présenté les travaux ici.

 

Affaire à suivre !

 

NB : ci-dessous des figures plutôt destinées à des biologistes ou biochimistes ou spécialistes de l'évolution.

 

 

aa , Une représentation de LUCA basée sur la reconstruction du contenu génétique ancestral. Les noms de gènes en gras ont été déduits comme étant présents dans LUCA sous le seuil le plus strict (PP = 0,75, échantillonnés dans les deux domaines) ; ceux en gris sont présents au seuil le moins strict (PP = 0,50, sans exigence de présence dans les deux domaines).

 

 

L'arbre phylogénétique du Vivant

Un arbre phylogénétique est une représentation schématique et buissonnante, permettant de mettre en avant une parenté entre espèces ou groupes d'espèces.

Les êtres les plus proches ne divergent qu'au fil des dernières branches de l'arbre, tandis qu'une ancestralité commune éloignée est marquée par un positionnement sur des branches très divergentes.

 

Charles Darwin, en expliquant l'évolution par les moyens de la sélection naturelle, fut l'un des premiers à exprimer une idée de parenté entre les espèces, et à justifier l'utilisation d'un arbre afin de sceller la proximité entre elles. Dans son ouvrage le plus célèbre, L'origine des espèces, publié en 1859, il n'y a qu'une seule illustration, celle d'un arbre phylogénétique, tandis qu'il argumente de l'intérêt de représenter ainsi le vivant.

 

Depuis Luca, l'arbre du vivant est devenu un buisson circulaire, pour que tous les êtres encore existants figurent au même niveau, afin de marquer le même laps de temps d'évolution.

 

 

Créée dans le cadre d'une collaboration entre le projet Web Tree of Life (malheureusement en standby depuis 2011) et le designer Leonard Eisenberg, l'infographie ci-dessus est un arbre généalogique colossal, montrant l'histoire de 3,5 milliards d'années de vie sur Terre.

 

 

Xénotransplantation

Des chirurgiens de Boston ont transplanté un rein provenant d'un porc génétiquement modifié chez un homme dialysé de 62 ans

Objectifs pour la xénotransplantation
Objectifs pour la xénotransplantation

La xénotransplantation – l'implantation d'un organe d'un animal dans un être humain – est proposée depuis des décennies comme une solution potentielle qui pourrait rendre les reins beaucoup plus largement disponibles. 

Mais le système immunitaire humain rejette les tissus étrangers, entraînant des complications potentiellement mortelles, et les experts notent qu'un rejet à long terme peut survenir même lorsque les donneurs sont bien compatibles.

 

Le rein provenait d'un porc conçu par la société de biotechnologie eGenesis, qui a retiré trois gènes impliqués dans le rejet potentiel de l'organe. De plus, sept gènes humains ont été insérés pour améliorer la compatibilité humaine. Un porc "humanisé" en quelque sorte !

 

La procédure a été réalisée dans le cadre d'un protocole de la Food and Drug Administration connu sous le nom de disposition d'usage compassionnel, qui est accordée aux patients atteints d'une maladie potentiellement mortelle qui pourraient bénéficier d'un traitement non approuvé. 

 

Certains défenseurs des animaux font remarquer que : "L'utilisation de porcs comme source de pièces de rechange est dangereuse pour les patients humains, mortelle pour les animaux et pourrait provoquer la prochaine pandémie".

 

RECENSEMENT DES OCÉANS - À LA DÉCOUVERTE DE LA VIE

Découvrir et protéger la vie océanique

Les scientifiques de l'Ocean Census se sont fixé l'objectif ambitieux de découvrir 100 000 nouvelles espèces en une décennie, avant que la surpêche et le réchauffement climatique ne conduisent des populations entières à l'extinction. 

 

Le programme exploite les évolutions rapides de l’extraction de l’ADN, du séquençage des gènes, de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle pour décrire les espèces à grande vitesse et à grande échelle. 

 

 

Ocean Census : premiers résultats

Une nouvelle espèce potentiellement insaisissable de calmar des grands fonds trouvée par les scientifiques
Une nouvelle espèce potentiellement insaisissable de calmar des grands fonds trouvée par les scientifiques

En février dernier (2024), une équipe de 21 scientifiques s'est lancée dans une expédition dans les eaux largement inexplorées de Bounty Trough, au large de l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande, dans l'espoir de découvrir une mine de nouvelles espèces.

 

L'expédition a porté ses fruits, ont-ils déclaré dimanche, avec la découverte de 100 nouvelles espèces, un nombre qui est susceptible d'augmenter, a déclaré Alex Rogers, un biologiste marin qui était l'un des dirigeants de l'expédition.

 

Des dizaines de mollusques, trois poissons, une crevette et un céphalopode qui est un type de mollusque prédateur figuraient parmi les nouvelles espèces découvertes lors de l'expédition, dirigée par Ocean Census.

 

 

Des marteaux-piqueurs moléculaires éradiquent des cancers

Une action mécanique moléculaire qui peut être exploité pour détruire des cellules cancéreuses

 L’activation de modes vibroniques  (qui met en jeu à la fois des niveaux d'énergies électroniques et vibrationnels) dans des aminocyanines (colorant synthétique fluorescent réputé  se fixer à l’extérieur des cellules) associées à la membrane cellulaire, par une lumière dans le proche infrarouge, peut tuer rapidement les cellules par nécrose.

 

Des vibrations concertées inférieures à la picoseconde de molécules entières par perturbation mécanique, en utilisant de très faibles concentrations (500 nM) d'aminocyanines et de faibles doses de lumière (80 mW cm −2 pendant 2,5 min), provoquent l'éradication totale de cellules de mélanome humain in vitro.

 

Ce type de rayonnement  à un avantage non négligeable :il peut pénétrer beaucoup plus profondément dans le corps que la lumière visible, accédant aux organes ou aux os sans endommager les tissus.

 

Les chercheurs jugent cette découverte très prometteuse. En effet, ce genre de soin biomécanique (utilisant une machine moléculaire) empêche les cellules cancéreuses de s’adapter et de trouver une parade. Une fois en rémission, le cancer ne peut donc pas récidiver.

 

 

Les "bombes à carbone"

Qatar, Mozambique, Norvège, Etats‑Unis, Chine…Des mégagisements de combustibles fossiles sont disséminés dans le monde entier.

A eux seuls, ils compromettent les chances pour l'humanité de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

 

 

Les 422 sites géants d'extraction de pétrole, de gaz et de charbon qui ont été répertoriés en 2022 par un groupe de chercheurs, ont été baptisés « bombes carbone ».

 

Le journal "Le Monde" a publié  le 31 octobre 2023 un article intitulé :

 

« BOMBES CARBONE » :

CES PROJETS FOSSILES QUI CONDAMNENT LES EFFORTS POUR LE CLIMAT

 

qui dévoile les tenants et les aboutissants de projets portés par les grandes entreprises du secteur des hydrocarbures avec le soutien des plus grandes banques.

 


 

 

Pourtant, l’Agence internationale de l’énergie l’a affirmé clairement en 2021 : les investissements dans de nouvelles installations fossiles ne sont pas nécessaires pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux.

 

Cette question est d’autant plus cruciale que les bombes carbone que nous commençons à exploiter aujourd’hui pourront extraire des énergies fossiles pendant des décennies, nous enfermant dans un futur carboné. Le projet Mozambique LNG, dans lequel TotalEnergies est impliqué, a ainsi la capacité de produire du gaz jusqu’au début du XXIIe siècle.

 

La conclusion est simple : choisissons-nous une solution court-termiste qui détruit la biodiversité, altère gravement notre qualité de vie, hypothèque l'avenir de nos enfants sur cette planète, au bénéfice de quelques magnats de l'industrie, de la banque, des assurances et de leurs compères à la tête des états, où investissons-nous ces milliards de dollars et d'euros dans la transition énergétique, pour sauver ce qui encore peut l'être sur cette terre ?

 

 

 

Explorer les profondeurs de l’univers

... une collaboration entre science et art

Plongeant dans le monde énigmatique des trous noirs, des ondes gravitationnelles et d'autres phénomènes hallucinants, le physicien Kip Thorne et l'artiste visuelle Lia Halloran ont uni leurs forces pour créer un projet unique intitulé “The Warped Side of Our Universe, An Odyssey Through Black Holes, Wormholes, Time Travel and Gravitational Waves.(Le côté déformé de notre univers, une odyssée à travers les trous noirs, trous de ver, voyages dans le temps et ondes gravitationnelles")

 

Ce livre collaboratif fusionne harmonieusement les connaissances approfondies de Thorne en physique avec les illustrations saisissantes d'Halloran, proposant une expérience immersive qui offre un aperçu des mystères de l'univers d'Einstein.

 

Thorne, physicien renommé du California Institute of Technology et lauréat du prix Nobel, apporte au projet son expertise en relativité générale et en ondes gravitationnelles. Ses travaux révolutionnaires sur l'Observatoire d'ondes gravitationnelles par interférométrie laser (LIGO), ainsi que la découverte des vibrations spatio-temporelles provenant des collisions de trous noirs, lui ont valu une reconnaissance mondiale. 

Pendant ce temps, Lia Halloran, artiste visuelle et directrice du département d'art de l'Université Chapman, s'est immergée dans le monde de la science après un stage à l'Exploratorium de San Francisco.

 

« Le côté déformé de notre univers » combine les illustrations captivantes à l'encre de Halloran sur le dessin d'un film avec les explications poétiques de Thorne sur la physique qui les sous-tend.

 

 L'œuvre d'art capture l'ampleur et le tourment des forces de la nature, soulignant les aspects troublants mais fascinants des tempêtes spatio-temporelles prédites par la relativité générale.

Les images ci-dessous représentent de manière complexe la torsion de l'espace-temps, connue sous le nom de vortenses.

 

Lia Halloran : Warped side

James Webb : une galaxie

Même les souris communiquent en chantant !

À chaque découverte, le fossé cognitif et moral entre l’humanité et le reste du monde animal s’est érodé. Pendant des siècles, les énoncés linguistiques d’Homo sapiens ont été considérés comme uniques par nature, justifiant notre domination sur d’autres espèces et enveloppant de mystère l’évolution du langage. 

 

Aujourd’hui, des experts en linguistique, en biologie et en sciences cognitives soupçonnent que les composants du langage pourraient être partagés entre les espèces, éclairant ainsi la vie intérieure des animaux de manière à aider à intégrer le langage dans leur histoire évolutive – et la nôtre.

 

 Chez les humains, « l’apprentissage vocal » est considéré comme une compétence essentielle au langage parlé. Des chercheurs avaient déjà découvert la capacité d'apprentissage vocal chez les espèces autres que les humains, notamment chez les oiseaux chanteurs, les colibris, les perroquets, les cétacés comme les dauphins et les baleines, les pinnipèdes comme les phoques, les éléphants et les chauves-souris.

 

Pendant des centaines d’ années, le langage a marqué « la vraie différence entre l’homme et la bête », comme l’écrivait le philosophe René Descartes en 1649. Pas plus tard qu’à la fin du siècle dernier, les archéologues et les anthropologues ont émis l’hypothèse qu’il y a 40 000 à 50 000 ans une "révolution humaine " a fracturé l'histoire de l'évolution, créant un fossé infranchissable séparant les capacités cognitives et linguistiques de l'humanité de celles du reste du monde animal.

 

La vision du langage comme une superpuissance spécifiquement humaine, qui permettait à Homo sapiens d’écrire de la poésie épique et d’envoyer des astronautes sur la Lune, supposait qu’une biologie spécifiquement humaine corresponde. Mais les tentatives visant à découvrir les mécanismes biologiques particuliers – qu’ils soient physiologiques, neurologiques ou génétiques – qui rendent le langage possible ont toutes échoué.

 

FoxP2 était le gène recherché depuis longtemps qui permettait aux humains de parler... jusqu'à ce que le gène apparaisse dans les génomes.de rongeurs, d'oiseaux, de reptiles, de poissons et d'anciens hominidés tels que les Néandertaliens, dont la version de FoxP2 ressemble beaucoup à la nôtre.

 

La recherche d’une anatomie vocale exclusivement humaine a également échoué.

 

Les recherches émergentes pourraient suggérer que le langage humain n’a rien de très spécial. D’autres espèces utilisent des signaux verbaux intentionnels, tout comme nous. Certains, comme les mésanges japonaises et les bavards pieds, sont connus pour combiner différents signaux pour créer de nouvelles significations. De nombreuses espèces sont sociales et pratiquent la transmission culturelle, satisfaisant ce qui pourrait être une condition préalable à un système de communication structuré comme le langage.

 

 

Energie propre aux USA : le grand bond en avant !

L'Europe (et la France) feraient bien de ne plus traîner !

Le pays le plus accro aux énergies fossiles amorce un virage spectaculaire vers les énergies renouvelables. Le graphique ci-contre montre, que loin derrière la Chine, les USA (nous) ont rattrapé l'Europe.

 Au coeur même de l'eldorado pétrolier, l'énergie propre avance ses pions.

 

Houston, qui abrite plus de 500 sociétés pétrolières et gazières, compte également plus de 130 sociétés liées au solaire et à l'éolien . Certains des plus grands parcs éoliens et solaires du pays se trouvent dans les plaines du Texas, à l'extérieur de la ville, et un immense parc éolien a été proposé au large de Galveston .

 

Tulsa, une ancienne ville en plein essor autrefois connue sous le nom de «capitale mondiale du pétrole» est plongée dans une nouvelle révolution énergétique.

Au port, une société italienne, Enel, construit une usine de panneaux solaires d'un milliard de dollars. L'usine de bus est exploitée par Navistar, l'un des plus grands constructeurs de véhicules utilitaires au monde. Et le principal service public d'électricité de la ville, Public Service Company of Oklahoma, tire désormais plus de 28 % de son électricité de l'énergie éolienne.

 Francis Energy, un fabricant à croissance rapide de bornes de recharge pour véhicules électriques, est basé à Tulsa. 

 

On pourrait multiplier les exemples à travers tout le pays et il faut noter qu'environ les deux tiers des nouveaux investissements dans les énergies propres se font dans les États contrôlés par les républicains, où les décideurs politiques ont toujours résisté aux énergies renouvelables. Mais quand des milliards de dollars sont en jeu, le politique sait s'effacer devant l'économie.

 

"Business is business" et "Energy is energy" !

 

Des coûts en chute libre

Il y a en effet une bonne raison à cet engouement :  l'énergie propre est devenue bon marché, beaucoup plus rapidement que prévu.

 

Il y a quinze ans, les panneaux solaires, les éoliennes et les véhicules à batterie étaient largement considérés comme des technologies de niche, trop chères et peu fiables pour une utilisation grand public.

 

Depuis 2009, le coût de l'énergie solaire a chuté de 83 %, tandis que le coût de production de l'énergie éolienne a diminué de plus de moitié. Le prix des cellules de batterie lithium-ion a diminué de 97 % au cours des trois dernières décennies.

 

Aujourd'hui, les énergies solaire et éolienne sont les nouvelles sources d'électricité les moins chères sur de nombreux marchés, générant 12 % de l'électricité mondiale, en constante et rapide augmentation. Cette année, pour la première fois, les investisseurs mondiaux devraient investir plus d'argent dans l'énergie solaire - quelque 380 milliards de dollars - que dans le forage pétrolier.

 

Aux États-Unis, le président Biden a signé un trio de lois au cours de ses deux premières années au pouvoir qui ont alloué des fonds sans précédent pour l'énergie propre : une loi bipartite sur les infrastructures de 1 000 milliards de dollars a fourni des fonds pour améliorer le réseau électrique, acheter des bus électriques pour les écoles et construire un réseau national réseau de chargeurs de véhicules électriques. La loi bipartite CHIPS and Science Act a réservé des milliards de dollars pour les semi-conducteurs, vitaux pour la fabrication automobile.

 

La réglementation accélère également la transition énergétique. M. Biden a proposé de nouvelles limites de pollution fédérales strictes sur les tuyaux d'échappement et les cheminées, et plusieurs États ont surenchéri. La Californie, dont le marché influence l'ensemble de l'industrie automobile, prévoit d'arrêter les ventes de nouvelles voitures à essence d'ici 2035.

 

Les investissements massifs des États-Unis ont suscité une vive réaction de la part d'autres pays riches. En particulier l'Europe, encore empêtrée dans des rivalités étatiques, qui s'est plaint que les États-Unis subventionnaient injustement ses fabricants d'énergie propre.

Au lieu de gémir, il faudrait peut-être agir !

 

 

Le boom des véhicules électriques

Aux USA, les véhicules électriques sont de loin le segment de l'industrie automobile qui connaît la croissance la plus rapide, avec des ventes record de 300 000 unités  au deuxième trimestre 2023, soit une augmentation de 48 % par rapport à l'année précédente.

 Les Tesla font désormais partie des voitures les plus vendues dans le pays et Ford a étendu sa production du F-150 Lightning, la version électrique de sa populaire camionnette, après qu'une forte demande initiale a créé une très longue  liste d'attente.

 

Les inquiétudes des consommateurs concernant la disponibilité des bornes de recharge ainsi que le coût de certains modèles ont contribué à refroidir quelque peu les ventes, ce qui a conduit certains constructeurs automobiles à réduire considérablement les prix. 

 

A noter que le consortium de sept constructeurs automobiles – BMW Group, General Motors, Honda, Hyundai, Kia, Mercedes-Benz Group et Stellantis – investisent 1 milliard de dollars dans une coentreprise pour construire 30 000 ports de recharge sur les principales autoroutes et routes notamment aux États-Unis et au Canada.

 

Cependant, des crédits d'impôt fédéraux allant jusqu'à 7 500 $ ont rendu les véhicules électriques les moins chers compétitifs par rapport aux voitures à essence. Et environ deux douzaines d'États offrent des crédits d'impôt supplémentaires, des rabais ou des frais réduits, ce qui fait encore baisser leur coût.

 

L'action gouvernementale aide également les véhicules plus lourds à passer à l'électricité. Les ventes d'autobus scolaires électriques montent en flèche, en grande partie à cause de 5 milliards de dollars de subventions fédérales qui peuvent couvrir 100 % des coûts pour les communautés à faible revenu. Le service postal prévoit de dépenser au début 10 milliards de dollars pour acheter 66 000 camions de courrier électriques – environ 30% de sa flotte – au cours des cinq prochaines années.

 

Dans le secteur privé, Amazon a commandé 100 000 camions de livraison électriques à RivianTesla a un semi-remorque électrique, tout comme plusieurs autres fabricants, dont Peterbilt.

L'Europe (et la France) éternel perdants ?

Le 19 janvier 2023, Eurostat (Office des statistiques de l’UE) a publié les dernières statistiques sur les énergies renouvelables (EnR) : en 2021, au niveau de l’ensemble de l’UE (27 Etats membres), la part d’EnR dans la consommation finale brute d’énergie était de 21,8% en 2020, soit 1,8 points de pourcentage au-dessus de son objectif 2020 (20%) mais « bien en dessous » de son objectif 2030 (32%).

Par ailleurs, cette part de 21,8% est 0,3 points de pourcentage en dessous du niveau atteint en 2020 (22,1%). Il s’agit de la toute première baisse observée par Eurostat depuis le début des statistiques dans ce cadre (2004).

 

Ce n'est pourtant pas le moment de s'endormir, quand les Etats-Unis se réveillent et la Chine explose les compteurs !

 

En Chine, qui est actuellement à la fois le premier pollueur mondial et le leader mondial de l'énergie renouvelable, le gouvernement continue d'investir dans chaque étape de la production d'énergie propre, des cellules solaires aux batteries, éoliennes et plus encore. 

Comme les États-Unis, la Chine accorde des subventions aux acheteurs de véhicules électriques. L'année dernière, elle a dépensé 546 milliards de dollars en énergie propre, bien plus que tout autre pays au monde.

 

Le tableau ci-contre met en évidence une grande disparité dans l'Union Européenne : si la part d'ENnR en Suède est en passe d'atteindre les 2/3 de sa consommation brute, des pays comme la France et l'Allemagne sont en dessous des 20%. La France est le seul pays européen à ne pas avoir atteint son objectif en 2019.