Suzanne Valadon au Centre Pompidou

À la marge des courants dominants de son époque

Le Centre Pompidou à Paris consacre une monographie à Suzanne Valadon (1865-1938), une artiste emblématique et audacieuse, reconnue comme l’une des plus importantes de sa génération.

 

Cette exposition, qui se tient du 15 janvier au 26 mai 2025, met en lumière l’itinéraire unique de Valadon, depuis ses débuts comme modèle favorite du tout-Montmartre jusqu’à sa reconnaissance artistique par ses pairs et la critique. Valadon, qui a défendu avec ardeur la nécessité de peindre le réel, place le nu, féminin comme masculin, au centre de son œuvre, représentant les corps sans artifice ni voyeurisme.

 

L’exposition, la première monographie à Paris de l’artiste depuis celle du Musée national d’art moderne en 1967, a été présentée au Centre Pompidou-Metz en 2023, au Musée des Beaux-arts de Nantes en 2024, et au Museu Nacional d’Art de Catalunya en 2024. Cette version enrichie de nouveaux prêts et augmentée d’archives inédites rend hommage à cette artiste ostensiblement moderne et libérée des conventions de son temps.

Connaissance des Arts

 

 

 

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Feu d'artifice milanais au Grand Palais à Paris

Du Cœur à la Main : Dolce&Gabbana

Le Grand Palais RMN est maintenant une étape obligée lors d'un séjour culturel à Paris.

 

Du 10 janvier au 31 mars, le Grand Palais à Paris accueille plus de 200 créations uniques de la maison de haute couture Dolce&Gabbana.

 

Intitulée « Du cœur à la main », l'exposition immersive se déploie sur 1 200 m2 dans une déambulation labyrinthique.

Au fil des 10 salles thématiques, les visiteurs plongent dans l'univers foisonnant de Domenico Dolce et Stefane Gabbana, qui allie prestigieux savoir-faire et clins d'œil à l'histoire de l'art.

 

Pas vraiment fan de mode, mais amoureux de Venise, Murano et Florence, de l'histoire et de la culture italienne, évoqués dans toutes ces créations, j'ai hâte de découvrir ce feu d'artifice de créateurs de mode... dont j'ignorais jusqu'ici l'existence !

 

Voici sa présentation :

 

"Réunissant pour la première fois les créations uniques de la maison de mode de luxe, « Du Cœur à la Main : Dolce&Gabbana » est une lettre d’amour ouverte à la culture italienne, source d’inspiration constante de Domenico Dolce et Stefano Gabbana. L’exposition retrace l’itinéraire esthétique de leurs créations, d’abord portées dans leur cœur, puis exécutées à la main dans leurs ateliers.

Conçue par l’historienne de la mode Florence Müller, l’exposition célèbre Dolce&Gabbana en tant que symbole du style italien, et remonte à l’origine du songe extraordinaire devenu la réalité de leur Alta Moda. Elle explore une approche singulière dans le monde du luxe, faite d’élégance et de sensualité, mais aussi d’humour, d’impertinence et d’extravagance.

Les modèles exposés, des pièces uniques réalisées par des artisans italiens dotés de savoir-faire incomparables, mettent en évidence les différents éléments de la culture italienne qui nourrissent les créations de Dolce&Gabbana. L’exposition, selon un parcours thématique, reflète la richesse de leurs inspirations puisées dans l’histoire de l’art italien, l’architecture, l’artisanat, les cultures régionales, la musique, l’opéra, le ballet, le cinéma, les traditions folkloriques, le théâtre et bien sûr – « la dolce vita ".

Le Grand Palais

 

 

2025, année érotique ?

Musée des Arts Décoratifs

L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux

A la veille d'un réveillon de fin d'année, il est de coutume d'être un peu coquin.

 

Quoi de plus polisson que de regarder par le trou de la serrure !

C'est ce qu'évoque l'affiche de l'exposition qui se tient au Musée des arts décoratifs (jusqu'au 30 mars 2025), où 470 œuvres sont actuellement présentées.

 

Il s'agit d'un voyage fascinant au cœur de nos jardins secrets à travers une histoire de l’intime du XVIIIe siècle à nos jours : 

 

"De la chambre vue par Henri Cartier‑Bresson ou Nan Goldin, des lits en fer forgé du xixe siècle au lit-clos des Frères Bouroullec, de la chaise percée à l’urinoir pour femmes, des objets de la toilette sèche à la salle de bain, de la beauté aristocratique à la consommation de masse, des livres licencieux aux sex-toys, du walkman aux réseaux sociaux et à l’influence, en passant par les outils de surveillance et de protection, l’exposition montre comment l’intime s’est imposé puis s’est profondément modifié."

 

À travers douze thématiques, l’exposition s’ouvre sur un gigantesque trou de serrure. Dans une ambiance intimiste, cinq thématiques se déploient dans la galerie côté jardin autour du thème de la femme et l’intime, la chambre, les lieux de commodités, la toilette et la beauté, jusqu’au parfum.

 

"L’intime consiste, au-delà de l’intimité, en ce que l’on conserve à l’intérieur de soi, les pensées, les rêves et l’imaginaire qui nous habitent. Un intime ultime qui ne peut nous être ôté. L’idée même d’une conversation avec soi-même connaît son apogée au XIXe siècle avec la pratique du journal intime qui perdure sous d’autres formes comme le blog, dont témoignent un choix de plusieurs journaux du XIXe siècle à aujourd’hui."

 

 

 

Verlaine - Bonnard, parallèlement

Parallèlement est le titre du septième recueil poétique en vers de Paul Verlaine, publié en 1889 chez l'éditeur Léon Vanier, puis enrichi en 1894.

 

À l'instar de précédents recueils comme Jadis et naguère, cette œuvre regroupe des pièces composées très antérieurement et bien différentes par leur inspiration.

 

« Livre orgiaque, sans trop de mélancolie », aux dires de son auteur, Parallèlement met en scène les amours et les haines de Verlaine, sa double nature de pécheur et de chrétien convaincu, sa double identité sexuelle aussi.

 

Celui qui avait été l’amant de Rimbaud, le temps d’une saison infernale, publie une manière de portrait intime en 1889, non sans craindre la censure.

 

Onze ans plus tard, Verlaine étant mort entre-temps, Vollard et Bonnard, le marchand et le peintre, donnent une seconde vie au livre, choisissant avec soin format, papier et typographie, ainsi qu’une illustration somptueuse, tirée en rose à dessein.

 

Sans jamais trahir le texte et sa façon piquante de mobiliser les sens, Bonnard laisse ses motifs, femmes entrelacées, corps lascifs, faunes exténués ou personnages de Watteau, sortir des marges, envahir la page, culbuter les vers imprimés.  

 

 

 

La somptueuse beauté de ND de Paris restaurée

Un extraordinaire travail d'artistes

Une ultime visite du chef de l’Etat, en présence d’un millier d’artisans, a révélé pour la première fois l’édifice entièrement restauré, cinq ans après son incendie, avant la cérémonie de réouverture prévue le 7 décembre.

Cette restauration, qui a débarrassé la cathédrale de la crasse accumulée parfois pendant des siècles, réalisée dans les règles de l'art ancien par les meilleurs artisans de ce pays, nous livre un magnifique monument.

 

Photos " Le Monde"

 

Classe et élégance aux pays de l'esbroufe et du clinquant

Adèle à Vegas selon le New York Times

 

Pas encore remis du grand coup sur la tête qu'a constitué la victoire totale du trumpisme aux dernières élections américaines, les publications libérales, pro-démocrates ou tout simplement sensées, cherchent des angles d'attaque pour contrer une évolution politique loufoque qui décrédibilise la fameuse "American Way of Life".

 

Tous ont à peu près compris que -pour l'instant- il ne servait à rien d'utiliser les "gros mots" comme fascisme, hitlérisme, suprémascisme ou même racisme.

Le -isme- est très dévalué aux USA (sauf dans... illusionnisme !).

Il est donc également inutile de faire appel au rationalisme !

 

On voit que leur argumentaire actuel ne peut-être que tenu.

 

C'est pourquoi -et bien que la mode soit le cadet de mes soucis-, j'ai bien apprécié cet article du NYT de dimanche à propos de la fin de la résidence de la chanteuse Adèle à Las Végas.

 

In Praise of Adele and the Long Black Dress

À l’heure où l’attraction gravitationnelle exercée par les réseaux sociaux fait que ce sont souvent les tenues les plus extravagantes qui sont récompensées par l’économie de l’attention – les plus colorées ! Et folles ! Et à franges ! Et à plumes ! – dans un décor qui a effectivement inventé les X Games en strass, la garde-robe d’Adèle a été une riposte au statu quo.

...

 

Sa campagne est essentiellement une campagne personnelle visant à rappeler au monde le pouvoir de l’élégance discrète.

 

« Quand tout est question d’être vu », choisir une approche différente est, ironiquement, « une façon de se démarquer », a déclaré Sarah Collins, présidente associée du marketing et de la gestion de la mode au Savannah College of Art and Design, qui a organisé en 2012 une exposition sur « La petite robe noire ».

 

Dans la physique de la mode, où à chaque action correspond une réaction égale et opposée, le pendule pourrait bien pencher en faveur d'Adèle, juste à temps pour les fêtes de fin d'année.

Selon les données de Tagwalk, le moteur de recherche de mode, il y avait plus de 800 % de robes noires en plus dans les collections automne 2024 qu'en 2023.

 

The New York Times - Nov. 24, 2024

 

 

Au cours de sa résidence, Adèle s'est produite dans des petites robes noires sur mesure de Stella McCartney, Nina Ricci, Giorgio Armani, Dior et Carolina Herrera, entre autres. Crédit...Photographies de Kevin Mazur/Getty Images et de Raven B. Varona ; Stella McCartney via le designer

 

 

Une ville, trois grands artistes : Léonard de Vinci, Michel-Ange et Raphaël réunis

Exposition « Michel-Ange, Léonard de Vinci, Raphaël » à la Royal Academy de Londres jusqu’au 16 février

                                   Leonardo da Vinci Burlington House Cartoon D12413 A1

Au tournant du XVIe siècle, trois titans de la Renaissance italienne – Michel-Ange, Léonard de Vinci et Raphaël – se sont brièvement croisés, rivalisant pour attirer l’attention des mécènes les plus puissants de la Florence républicaine.

 

Le 25 janvier 1504, les plus grands artistes florentins se réunirent pour se concerter sur le lieu d'installation du David de Michel-Ange, presque achevé. Parmi eux se trouvait Léonard de Vinci, qui, comme Michel-Ange, venait tout juste de rentrer dans sa Florence natale.

 

Ils décidèrent de placer le héros biblique musclé, une fronde dans une main et une pierre dans l’autre, aux portes du Palazzo Vecchio, l’hôtel de ville de Florence, comme symbole de la force et du courage de l’artiste. (Il se trouve aujourd’hui dans la  Galleria dell’Accademia de la ville, et une copie se trouve à l’emplacement d’origine).

 

L'un des artistes qui ont pesé sur le géant de Michel-Ange était Léonard de Vinci.

Il avait 23 ans de plus que Michel-Ange et, comme son cadet, il était récemment revenu à Florence.

À l'époque, Léonard travaillait sur son propre chef-d'œuvre, le « Portrait de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo », plus tard appelé la Joconde.

Les deux hommes allaient bientôt entrer en contact plus étroit — et en concurrence — lorsqu'ils entreprenaient des commandes parallèles pour la somptueuse salle du Grand Conseil de l'hôtel de ville, qui devait être remplie d'œuvres d'art promouvant l'indépendance florentine et la puissance militaire.

 

Plus tard cette année-là, un jeune homme de 21 ans nommé Raphaël est également arrivé à Florence pour étudier le travail des deux hommes rivaux qu'il considérait comme les plus grands artistes vivants, et c'est à partir de là que se dévoile l'argument convaincant de l'exposition sur l'influence rivale.

 

Commençant par le célèbre Taddei Tondo de Michel-Ange , cette exposition explore la rivalité entre Michel-Ange et Léonard de Vinci et l'influence que tous deux ont eu sur le jeune Raphaël.

 

La relation subtile entre les trois hommes est retracée à travers trois salles de peintures et de sculptures, mais principalement de dessins – un moyen d’expérimentation, d’étude et de processus.

 

Royal Academy of Arts, London

 

Taddei Tondo de Michel-Ange
Taddei Tondo de Michel-Ange