« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. »

Albert Camus 

 

Conscience

 " Le savant n’est pas l’homme qui fournit les vraies réponses ;

c’est celui qui pose les vraies questions. "

C. Levi-Strauss, Le cru et le cuit

 

" Pourquoi craindre pour le dompteur, sa cage le protège des hommes' 

d'après Samuel Beckett

Sciences

Je propose ici un petit parcours - très personnel - au coeur de l'aventure scientifique qui, de Sapiens et Néandertal vous conduira aux nanosciences, à la biologie synthétique, à la chimie du vivant ou encore à l'intelligence artificielle...

Un non scientifique curieux pourra tirer profit de ces quelques pages sans équations et sans le jargon des initiés.

 

Voir

" Derrière la vitre qu’est la nature, apparaît lentement l’espèce d’une seconde, un fantôme d’éternité. De ce fantôme nous nous satisfaisons. Il devrait nous désespérer, (…). A ces moments le monde paraît laisser échapper comme par mégarde, un peu de son secret."

 A. Camus

 aussi: https://www.jeanpierrelavergne.fr/                                 


Blog

 

Billets d'humeur -depuis janvier 2009 - classés, pour simplifier, en six rubriques : arts, histoire, philosophie, politique, société, sciences.

Rappel : philosophie = aime la sagesse !

 

Planète vivante

Ressources pillées, biodiversité gravement altérée, pollutions majeures, climat déréglé... l'avenir de l'homme sur la Terre s'avère très sombre !

 


TROP !

La comédie du pouvoir !

Feu d'artifice milanais au Grand Palais à Paris

Du Cœur à la Main : Dolce&Gabbana

Le Grand Palais RMN est maintenant une étape obligée lors d'un séjour culturel à Paris.

 

Du 10 janvier au 31 mars, le Grand Palais à Paris accueille plus de 200 créations uniques de la maison de haute couture Dolce&Gabbana.

 

Intitulée « Du cœur à la main », l'exposition immersive se déploie sur 1 200 m2 dans une déambulation labyrinthique.

Au fil des 10 salles thématiques, les visiteurs plongent dans l'univers foisonnant de Domenico Dolce et Stefane Gabbana, qui allie prestigieux savoir-faire et clins d'œil à l'histoire de l'art.

 

Pas vraiment fan de mode, mais amoureux de Venise, Murano et Florence, de l'histoire et de la culture italienne, évoqués dans toutes ces créations, j'ai hâte de découvrir ce feu d'artifice de créateurs de mode... dont j'ignorais jusqu'ici l'existence !

 

Voici sa présentation :

 

"Réunissant pour la première fois les créations uniques de la maison de mode de luxe, « Du Cœur à la Main : Dolce&Gabbana » est une lettre d’amour ouverte à la culture italienne, source d’inspiration constante de Domenico Dolce et Stefano Gabbana. L’exposition retrace l’itinéraire esthétique de leurs créations, d’abord portées dans leur cœur, puis exécutées à la main dans leurs ateliers.

Conçue par l’historienne de la mode Florence Müller, l’exposition célèbre Dolce&Gabbana en tant que symbole du style italien, et remonte à l’origine du songe extraordinaire devenu la réalité de leur Alta Moda. Elle explore une approche singulière dans le monde du luxe, faite d’élégance et de sensualité, mais aussi d’humour, d’impertinence et d’extravagance.

Les modèles exposés, des pièces uniques réalisées par des artisans italiens dotés de savoir-faire incomparables, mettent en évidence les différents éléments de la culture italienne qui nourrissent les créations de Dolce&Gabbana. L’exposition, selon un parcours thématique, reflète la richesse de leurs inspirations puisées dans l’histoire de l’art italien, l’architecture, l’artisanat, les cultures régionales, la musique, l’opéra, le ballet, le cinéma, les traditions folkloriques, le théâtre et bien sûr – « la dolce vita ".

Le Grand Palais

 

 

Blog

Malaise dans la civilisation

L'homme est un loup pour l'homme

"L’une des soi-disant exigences idéales de la société civilisée […] dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». […] Pourquoi une prescription si pompeuse si sa mise en œuvre ne peut pas être recommandée comme raisonnable ?"

 

L’homme est en effet tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagements, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. Homo homini lupus [l'homme est un loup pour l'homme] .

 

S. FREUD, Malaise dans la civilisation (1930)

 

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Comment l'IA pourrait réécrire l'histoire

Certains chercheurs vont devoir se recycler !

Du déchiffrement de rouleaux romains brûlés, à la lecture de tablettes cunéiformes en ruine, les réseaux neuronaux pourraient fournir aux chercheurs plus de données qu'ils n'en ont eu depuis des siècles.

L'IA tient plus que ses problèmes dans le domaine scientifique ; elle révolutionne également d'autres disciplines à une vitesse époustouflante, désorientant même certains chercheurs qui vont devoir très vite évoluer... ou disparaître.

 

C'est le cas de l'histoire.

 

ICI

 

 

 

 

 

2025, année érotique

(on peut en douter !)

Musée des Arts Décoratifs

L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux

 

 

A la veille d'un réveillon de fin d'année, il est de coutume d'être un peu coquin.

 Quoi de plus polisson que de regarder par le trou de la serrure !

C'est ce qu'évoque l'affiche de l'exposition qui se tient au Musée des arts décoratifs (jusqu'au 30 mars 2025), où 470 œuvres sont actuellement présentées.

ICI

 

Un siècle de production humaine

Plus de techno-matière que de biomasse

Un nouveau visuel interactif dépeint tout ce qui se trouve sur la planète Terre, montrant, avec une précision scientifique, comment les objets créés par l’homme surpassent désormais toutes les formes de vie naturelle.

 

ICI

 

 

 

Cadeau de Noël 2024

Des photos scientifiques à couper le souffle

Pour nous faire oublier les souffrances endurées tout au long de l'année à déchiffrer ses prestigieux articles, la revue Nature nous offre un magnifique cadeau de Noël avec sa sélection d'images scientifiques.

 

J'en ai choisi dix.

 

Arts et sciences : dialogue pour vivre en paix

 

 

Le médicament de l'année

Adieu au VIH ?

La revue Science  a désigné le lénacapavir comme découverte de l’année 2024

Malgré des décennies de progrès, le VIH infecte encore plus d’un million de personnes par an, et un vaccin reste obstinément hors de portée.

Mais cette année, le monde a eu un aperçu de ce qui pourrait être la meilleure solution : un médicament injectable qui protège les personnes pendant six mois à chaque injection.

 

En juin, un essai d’efficacité de grande envergure mené auprès d’adolescentes et de jeunes femmes africaines a montré que ces vaccins réduisaient à zéro le nombre d’infections par le VIH, soit une efficacité étonnante de 100 %.

Trois mois plus tard, les doutes sur ces résultats ont disparu lorsqu’un essai similaire, mené sur quatre continents, a révélé une efficacité de 99,9 % chez des personnes de diverses identités de genre ayant des rapports sexuels avec des hommes.

 

De nombreux chercheurs sur le VIH/SIDA espèrent désormais que le médicament, le lénacapavir, fera baisser considérablement les taux d’infection à l’échelle mondiale lorsqu’il sera utilisé comme prophylaxie pré-exposition (PrEP).

 

Contrairement aux médicaments classiques contre le VIH qui perturbent les enzymes virales en se liant aux « sites actifs » qui leur permettent de fonctionner, le lénacapavir interagit avec les protéines de la capside qui forment un cône protecteur autour de l’ARN viral.

 

Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle Science a désigné le lénacapavir comme sa découverte de l’année 2024. Le succès sans précédent de ce médicament en tant que PrEP est dû à une avancée fondamentale de la recherche : une nouvelle compréhension de la structure et de la fonction de la protéine de capside du VIH, ciblée par le lénacapavir.

 

De nombreux autres virus possèdent leurs propres protéines de capside, qui forment une enveloppe autour de leur matériel génétique. Le triomphe de ce médicament laisse donc entrevoir la perspective passionnante que des inhibiteurs de capside similaires pourraient combattre d’autres maladies virales.

L'accès aux soins

L’utilisation généralisée du lénacapavir en PrEP et la fin de l’épidémie de VIH/SIDA dépendent de l’accès, de la distribution et, bien sûr, de la demande.

 

L’approbation réglementaire n’est pas attendue avant le milieu de l’année 2025 au plus tôt.

 

Le prix, qui n’a pas encore été annoncé, déterminera qui peut se le permettre. Le laboratoire Gilead, qui possède le brevet, a conclu un accord avec six fabricants de génériques pour produire des versions à bas prix pour 120 pays en développement, mais jusqu’à présent, il n’y a pas de remise pour les pays à revenu intermédiaire comme le Brésil, qui compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH en Amérique du Sud.

 

De nombreux pays à court de ressources pourraient ne pas avoir le budget nécessaire pour permettre l'accès au médicament à prix réduit. 

 

L'accès aux traitements très performants (thérapie génique, anticorps monoclonaux, cellules souches...) sera encore longtemps réservé à une patientèle de privilégiés.

 

Alors que l'on se dirige vers un patient personnalisé, c'est une médecine à trois vitesses qui se dessine :

- ceux qui ne pourront pas se soigner,

- ceux qui auront accès à des soins élémentaires avec difficulté : manque de médecins de base, hôpitaux surchargés, cliniques de bas grade,

- les très riches et les riches disposant d'une bonne assurance maladie qui seront accueillis dans les meilleurs centres de soin où se trouveront les médecins les plus compétents disposant des techniques et des médicaments les plus performant.

 

Ceci n'est pas une caricature... regardons ce qui se passe outre-Atlantique !.

 

 

Rêve ou cauchemar ?

Une vie en miroir

 

" Crois-tu que le lait a le même goût de l’autre côté du miroir ? » demanda Alice au chat."

Lewis Carroll (1866)

ICI

 

Ecouter

Jamais plus...

 

 

« Une fois, sur le minuit lugubre, pendant que je méditais, faible et fatigué, sur maint précieux et curieux volume d’une doctrine oubliée, pendant que je donnais de la tête, presque assoupi, soudain il se fit un tapotement, comme de quelqu’un frappant doucement, frappant à la porte de ma chambre. « C’est quelque visiteur, — murmurai-je, — qui frappe à la porte de ma chambre ; ce n’est que cela, et rien de plus. »

 

Ah ! distinctement je me souviens que c’était dans le glacial décembre, et chaque tison brodait à son tour le plancher du reflet de son agonie. Ardemment je désirais le matin ; en vain m’étais-je efforcé de tirer de mes livres un sursis à ma tristesse, ma tristesse pour ma Lénore perdue, pour la précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore, — et qu’ici on ne nommera jamais plus...

 

ICI

 

"Nobel"de la photographie Nature

Wildlife Photographer of the Year - London Museum

Shane Gross (Canada) regarde sous la couche superficielle des nénuphars - Vainqueur 2024 pour "Essaim de vie"
Shane Gross (Canada) regarde sous la couche superficielle des nénuphars - Vainqueur 2024 pour "Essaim de vie"

Le 8 octobre 2024, le Muséum d'Histoire Naturelle de Londres (Angleterre) a annoncé le nom des grands gagnants du concours photo emblématique qu'il organise et produit. 

Le musée a sélectionné les gagnants parmi un nombre record de 59 228 candidatures provenant de 117 pays.

 

Cela fait 60 ans que le Wildlife Photographer of the Year sélectionne les meilleures photos existantes de la nature et de la faune sauvage des plus grands photographes du monde entier.

 

De nombreuses images gagnantes attirent l’attention sur les menaces qui pèsent sur différentes espèces à travers le monde : une mosaïque composée de plus de 400 morceaux de plastique retrouvés dans le tube digestif d’un puffin mort, un type d’oiseau marin australien ; un tigre perché sur une colline surplombant une ville indienne qui était autrefois une forêt ; un enquêteur sur une scène de crime époussetant une défense confisquée pour en extraire des empreintes.

 

 

L'antisémitisme a bon dos !

L'hypocrisie occidentale est sans limites !

Il est impossible aujourd'hui de dénoncer le génocide perpétré par l'armée israélienne à Gaza, sans se voir accusé, plus ou moins ouvertement, d'être antisémite et suppôt de Mélenchon.

 

Je ne suis ni l'un, ni l'autre.

 

A ma modeste échelle, j'ai dénoncé toute ma vie, toute forme de racisme.

 

Je suis simplement absolument scandalisé, révolté, par l'impunité dont jouit l'état hébreu qui se livre impunément à des exactions qualifiées de crime de guerre par l'ONU et ses différentes instances.

 

C'est tous les jours, et par dizaines, que l'armée israélienne commet des attentats terroristes à Gaza, en pulvérisant écoles, hôpitaux, lieux publics, lieux privés...

 

On estime à plus de 40 000 le nombre de morts liés à ces bombardements aveugles dans l'enclave de Gaza dont nul ne peut s'échapper, où la population est constamment déplacée, comme des animaux dans un zoo.

 

Pilonné chaque jour, cette sorte de banthoustan ou de ghetto créé par Israël, n'est plus qu'un champ de ruines où, si l'on échappe aux obus, on meurt de faim, ou d'une banale infection, ou de l'absence de soins pour des maladies chroniques : diabète, cancer, insuffisance rénale...

 

Sur ces 40 000 morts, selon les sources, on évalue à 10 ou 15 000 le nombre de combattants liés aux extrémistes du Hamas.

 

Qui sont les autres : essentiellement des femmes et des enfants.

 

Selon la prestigieuse revue médicale anglaise "The Lancet" :

 

"il n'est pas invraisemblable d'estimer que jusqu'à 186 000 morts, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza"

 

De nombreuses ONG médicales, françaises, européennes, mondiales affirment que l'amée israélienne affame délibérement la population gazaouie.

 

Par notre inaction, par notre "soutien indéfectible" à l'état hébreu...

De ce bilan nous sommes comptables, de ce génocide nous sommes complices !

 

Pour perpétrer ce carnage, Israël joue habilement sur plusieurs tableaux :

 

- état religieux (aux mains aujourd'hui de fanatiques qui multiplient les exactions dans les lambeaux de Palestine qu'ils n'ont pas encore accaparés) - comme l'Iran et l'Arabie Saoudite - ils jouent de ce dualisme : critiquer Israël, c'est critiquer les juifs... donc être antisémite !

 

ANTISEMITE devient un sésame qui permet d'évacuer toute critique !

 

- corps étranger, imposé par l'occident au Proche-Orient, son existence même serait menacée par les tentatives d'agression de ses voisins.

 

C'est évidemment absurde, puisque l'armada américaine en méditerrannée, entièrement dévouée au service de cet état, a  une puissance de feu capable d'anéantir toute projet de ce type en quelques minutes.

 

Même lors de l'ignoble attaque du 7 octobre, ce ne sont que quelques km2 du pays qui ont été occupés.

 

C'est fort de cet appui américain illimité dans le temps, dans la nature et dans le volume, que l'état hébreu peut se permettre aujourd'hui de faire à peu près tout ce qu'il veut, en se moquant de condamnations morales, bien timides !

 

Toujours sous l'influence américaine, Israël est même devenu un partenaire commercial de plusieurs pays arabes. Ce qui fait que les Palestiniens sont totalement isolés, simplement soutenus par quelques délibérations inopérantes de l'ONU et par un état voyou comme l'Iran, qui se moque bien de ces malheureux et les utilise dans son conflit avec ses voisins.

 

Mais qu'est-ce que l'antisémitisme ?

 

L'antisémitisme en France et en Europe a sévi tout au long du XXème siècle pour aboutir à l'innommable extermination massive des juifs perpétrée par les nazis.

 

Pour avoir une idée de la violence des écrits d'écrivains, de journalistes, de politiciens français qui ont préparés les esprits à la Shoah, il faut lire par exemple :

 

- LF Céline : (Bagatelles pour un massacre, l'Ecole des cadavres et Les Beaux Draps) aux éditions Gallimard,

J. Giraudoux : admirateur de l'Allemagne nazie qui écrit dans "Pleins Pouvoirs" : « Des centaines de mille Ashkenazis, échappés de ghettos polonais ou roumains… Ils apportent là où ils passent l’à peu près, l’action clandestine, la concussion, la corruption et sont des menaces constantes à l’esprit de précision, de bonne foi, de perfection qui était celui de l’artisanat français »

 

Il faudrait aussi parler de Maurice Barrès, antidreyfusard notoire qui osera  écrire : «Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race.»

 

Pour les journalistes il faut bien sûr citer Lucien Rebatet, le créateur de "Je suis partout".

Dans cet infâme brulôt antisémite on a pu lire Brasillach, Marcel Aymé, Jean Anouilh, Marcel Jouhandeau, Drieu La Rochelle...

 

A la racine de cet antisémitisme "moderne " on trouve donc Barrès mais surtout Maurras et l'Action Française et leur modèle Édouard Drumont, né en 1844 à Paris et mort en 1917 dans la même ville.

C'était un journaliste, écrivain, polémiste et homme politique français d'extrême droite.

Fondateur du journal La Libre Parole, antidreyfusard, nationaliste et antisémite, il participe à la fondation de la Ligue nationale anti-sémitique de France.

 

Dans la France juive, il place "la Question juive" « dans une perspective historique — tour à tour sociale, religieuse, politique — trois sources principales des passions antijuives : l'antijudaïsme chrétien, l'anticapitalisme populaire et le racisme moderne »

 

Charles Maurras, qui reste vénéré aujourd'hui par l'extrême-droite insultait les juifs en général et Léon Blum en particulier, «ce vieux chameau sémitique», réclamait un antisémitisme d’État et la fin de la République enjuivée.

 

 L' antisémitisme moderne, d'essence athée, émerge au milieu du XIXe siècle, après une longue période de plus de trois siècles durant laquelle les juifs d'Europe ont bénéficié d'une très relative tranquillité. Cet antisémitisme se moque de la question religieuse. 

 

Contre toute évidence, il présente les Juifs comme une race à part, dotée de caractéristiques spécifiques et ineffaçables, par exemple le goût de l'argent, le cosmopolitisme et le mépris de la patrie.

 

L'antisémitisme religieux

 

Néanmoins, au moment où le combat contre le cléricalisme annoncé par Léon Gambetta bat son plein, se jugeant brimés par le régime, les catholiques dénoncent le « complot juif » qui inspirerait les dirigeants politiques.

 

Ainsi "Les Semaines religieuses" affirment en 1892 :

 

« Au Juif Naquet, nous devons la loi sur le divorce ; au Juif Salomon la crémation des morts ; au Juif Camille Sée, les lycées de filles ; au Juif Hérold, préfet de la Seine, l'enlèvement des crucifix des écoles de Paris [...] ; au Juif Meyer de La Lanterne et autres Juifs de la presse le journalisme blasphémateur et ordurier [...] ; à la juiverie en général, aidée de la maçonnerie son esclave, toutes les mesures qui tendent à étrangler le catholicisme."

 

En fait la terminologie visant à traduire la haine des Juifs est plurielle, les termes d’antijudaïsme et d’antisémitisme sont les plus utilisés. Ces deux mots ne recouvrant d’ailleurs pas la même réalité. L’antijudaïsme a une double connotation, religieuse et sociale.

 

Dans le monde antique, égyptien ou gréco-romain, la dimension religieuse est fondamentale.

 

Avec l’apparition du christianisme, et le refus juif du message évangélique, le discours se fait théologique. La catéchèse chrétienne reprend cependant des éléments de l’antijudaïsme païen.

 

Cet antijudaïsme religieux qui a conservé sa nocivité jusqu’au cœur du XXe siècle, ne saurait être confondu avec l’antisémitisme ou la judéophobie qui est une forme particulière de la xénophobie et qui, au XIXe siècle, a intégré des considérations économiques, nationales et politiques.

 

L'arrivée de l'état hébreu en Palestine a bien sûr rebattu les cartes

 

Je ne vais pas refaire l'histoire du sionisme, de la déclaration Balfour de 1917 et du rôle du Royaume-Uni, toujours est-il qu'après les camps d'extermination, les pogroms de l'Europe de l'Est, les déportations massives réalisées avec la complicité de nombreux pays européens, dont la France, l'Occident et l'URSS, soit par remords, soit par intérêt, soit pour délocaliser la question juive, les Occidentaux ont facilité l'installation d'une colonie juive en Palestine, qui a conduit à l'état d'Israël en 1948.

 

Lors de la partition en 1947, la Palestine avait une population de près de 2 millions d’habitants sur un territoire d’environ 28.000 km². Il y avait 630.000 juifs et 1.340.000 Arabes, dont plus de la moitié vivaient à l’intérieur des limites établies par l’ONU pour l’État juif en Palestine, qui se proclamait indépendant le 15 Mai 1948 avec le nom d’État d’Israël. 

 

Evidemment les autochtones, les pays arabes, sont immédiatement partis en guerre contre "l'occupant".

Ces guerres, ils les ont toutes perdues, permettant à Israël de considérablement accroître son territoire aux dépends des Palestiniens, de l'Egypte, de la Syrie et de la Jordanie.

 

A chaque fois l'Occident a prêté main forte aux Hébreux (France et Royaume-Uni en 1956, Américains ensuite).

 

Dès l'origine des hommes de paix au Moyen-Orient, en Israël même, en Europe, ont plaidé pour la constitution de deux états.

Les accords de Paix (accords d'Oslo en 1993) entre Yasser Arafat président de l'OLP et Yitzha Rabin, premier ministre d'Israëltraçaient un route vers ce chemin.

 

Malheureusement, le 4 novembre 1995, alors qu'il prononce un discours lors d'une manifestation pour la paix sur la place des rois d'Israël, à Tel Aviv, Y.Rabin est assassiné par un extrémiste apparenté à ceux qui sont aujourd'hui au pouvoir à Tel Aviv.

 

La haine a depuis 1948 envahit les coeurs d'un peuple humilié, martyrisé, abandonné, elle se perpétue de générations en générations et conduit à des actes violents contre "le colonisateur".

 

Plus largement, si aujourd'hui on organisait un référendum libre dans tous les pays arabes, la réponse quant à la nécessité de repartir en guerre contre l'état hébreu serait sans nul doute positive à plus de 90%, alors que  l'Egypte, le Maroc, l'Arabie Saoudite, des Etats du golfe... ont signé des traités avec Israël.

 

Mais ces dirigeants ne représentent que l'écume, constituée de dictateurs, de monarques et d'affairistes, d'une vague qui les emportera un jour ou l'autre, si rien n'est fait pour trouver une solution en Palestine. 

 

Evidemment cette haine a un écho dans les pays européens où l'immigration arabe est forte, comme en France.

 

Ceux qui dénoncent les massacres de Gaza sont considérés aujourd'hui en France comme des antisémites par la macronie, la droite et l'extrême-droite et évidemment les institutions juives, dont le CRIF plus que jamais au service du gouvernement israélien.

 

La France qui a beaucoup à se reprocher quant à son attitude envers les juifs depuis l'affaire Dreyfus et la collaboration pétainiste avec les nazis, ne manque pas de traiter d'antisémite et même de traîner devant les tribunaux tous ceux qui manifestent une hostilité un peu voyante envers Israël et son action pour le moins brutale à Gaza, même si aujourd'hui ce pays est gouverné par une clique d'extrémistes en passe d'être condamnée devant le Tribunal International de La Haye.

 

Bref, pour de cyniques raisons politiques, en France et en Europe, manifester contre la politique israélienne, c'est être antisémite !

 

Cette accusation d'antisémitisme est une des armes de prédilection des faucons israéliens et de leurs représentants en France manipulés, par le CRIF qui n'est que le relais de la politique israélienne et qui disposaient à l''Assemblée nationale Française d'un proche du premier ministre israélien (Meyer Habib).

 

Qu'un sans-abri algérien, non politisé, non encarté, drogué, abreuvé d'images des massacres de Gaza, drapé dans un drapeau palestinien, tente de brûler une synagogue, c'est logiquement pour nous un acte terroriste antisémite et il nous révulse parceque dans notre mémoire collective nous avons toujours l'image de la solution finale initiée par Hitler.

 

Mais pour cet illuminé et tous ceux qui à travers le monde l'acclament, que représente cet acte ?

 

Cet antisémitisme qui vient du fond des âges, qui a miné l'Europe depuis des siècles et ronge encore la France ?

 

Connaît-il le centième de l'histoire que je viens de résumer ?

 

Albert Camus, pied-noir algérien, interrogé en 1957 à Stockholm à propos de la guerre d'Algérie, au moment où il recevait le prix Nobel de littérature, répondait :

 

"Si j'avais à choisir entre ma mère et la justice, je choisirais ma mère"

 

J'ai une grande admiration pour la vie et l'oeuvre Albert Camus, mais je ne le suivrais pas sur ce point.

 

Je choisirais la justice, car fatalement l'injustice un jour frappera ma mère ou mon fils ou mes amis et pervertira mon pays.

 

JPL, le 28 août 2024

 

NB : Je sais que quelques lecteurs de ce blog me traiteront -évidemment- d'antisémite.

Qu'ils continuent à galvauder ce mot terrible et bientôt il n'aura plus de sens.

Antisémite va bientôt devenir le nouveau point de Godwin !

 

 

 

A gauche : après l'attentat terroriste visant la synagogue (en arrière-plan) de la Grande-Motte

A droite : après un nème bombardement de civils par l'armée israélienne à Gaza (image UNICEF)

Bilan des bombardement à Gaza au 26 août 2024 selon l'UNICEF

Post de l'UNICEF du 26 août 2024
Post de l'UNICEF du 26 août 2024

A la recherche des oiseaux perdus

Environ 144 espèces d'oiseaux n'ont pas été observées depuis au moins une décennie. Un projet mené par des organisations de conservation suggère qu'elles pourraient toutes être encore cachées quelque part dans la nature.

 

Ainsi, en 2022, un ornithologue des montagnes de la Sierra Nevada de Santa Marta, dans le nord de la Colombie, a repéré les plumes chatoyantes vert émeraude et bleu cobalt du colibri de Santa Marta. Ce grand colibri n'avait été observé que deux fois depuis 1879. Alors que l'oiseau était perché sur une branche, l'ornithologue Yurgen Vega a pris des photos.

 

L'oiseau figurait sur la liste des 10 oiseaux les plus recherchés de l'American Bird Conservancy, qui se trouve au sommet d'un registre plus long d'« oiseaux perdus », formellement définis comme n'ayant pas été documentés par des preuves photographiques, audio ou génétiques depuis au moins une décennie.

 

L’un des principaux objectifs de la liste est de persuader les ornithologues amateurs et autres de rechercher ces oiseaux lorsqu’ils se rendent sur le terrain et de rapporter des preuves que ces oiseaux n’ont pas disparu.

 

En juin 2024, des chercheurs ont publié une étude contenant une liste définitive des oiseaux à retrouver. Ils ont passé au crible des dizaines de millions de photos, de vidéos et d’enregistrements audio dans des bases de données ornithologiques telles que iNaturalist et xeno-canto. L’étude a conclu qu’il existe 144 espèces d’oiseaux disparues du monde scientifique, mais qui pourraient encore exister.

 

Une fois les oiseaux répertoriés, les experts analysent les moyens de les protéger et de les étudier. Depuis la redécouverte du sabre de Santa Marta, par exemple, les chercheurs ont étudié les besoins en matière d'habitat et la biologie de l'oiseau et ont récemment publié un article sur leurs découvertes.

 

C'est un travail de fourmi que des milliers d'ornitologues amateurs accomplissent partout dans le monde, mais il est essentiel pour la préservation de la biodiversité.

 

Et il est efficace ! Depuis la publication de la liste,  plus d'une douzaine d'oiseaux ont déjà été localisés.

 

Ainsi le  le triller mussau, un petit oiseau à longue queue et à longues ailes, a été photographié en Papouasie-Nouvelle-Guinée par Joshua Bergmark, guide touristique d'Ornis Birding Expeditions, en juin dernier (2024).

 

 

Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut à gauche : sabre de Santa Marta ; jardinier à front doré ; asclépiade de Reichenow ; milan à bec crochu ; faisan d'Edwards ; parotie bronzée.

Crédit...Carole Turek, Tim Laman, Simon Colenutt, Karine Aigner, Ernie James, Tim Laman/Nature Picture Library, via Minden Pictures