« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. »
Albert Camus
Je propose ici un petit parcours - très personnel - au coeur de l'aventure scientifique qui, de Sapiens et Néandertal vous conduira aux nanosciences, à la biologie synthétique, à la chimie du vivant ou encore à l'intelligence artificielle...
Un non scientifique curieux pourra tirer profit de ces quelques pages sans équations et sans le jargon des initiés.
" Derrière la vitre qu’est la nature, apparaît lentement l’espèce d’une seconde, un fantôme d’éternité. De ce fantôme nous nous satisfaisons. Il devrait nous désespérer, (…). A ces moments le monde paraît laisser échapper comme par mégarde, un peu de son secret."
A. Camus
Les personnes qui assistent à un effondrement et qui pratiquent ensuite une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) déclarent intervenir parce qu'elles comprennent intuitivement que, sinon, la personne mourrait.
Mais les humains ne sont pas les seuls à avoir cet instinct. Des animaux aussi divers que les éléphants, les chimpanzés et les dauphins peuvent reconnaître et intervenir en touchant, en poussant du coude et même en portant un individu incapable.
Une publication de la revue Science rapporte que les souris ont l'instinct de réanimer une congénère inanimée. Ces chercheurs ont identifiés deux régions cérébrales distinctes qui sont cruciales pour ce comportement.
Ces résultats viennent s’ajouter aux preuves selon lesquelles l’impulsion d’aider les autres dans des états de détresse extrême est partagée par de nombreuses espèces et mettent en évidence les mécanismes neuronaux qui motivent le sauvetage instinctif.
Ces comportements reposent sur le système d’ocytocine, qui est essentiellement conservé chez toutes les espèces de vertébrés.
L'année dernière, les Centres de contrôle des maladies aux USA ont recensé 66 cas de grippe aviaire humaine aux États-Unis.
Certains d'entre eux ont probablement été contaminés en manipulant des oiseaux porteurs du virus.
En mars, le ministère de l'Agriculture américain a découvert des vaches également infectées par le virus H5N1, qui pourraient transmettre le virus à l'homme, peut-être par l'intermédiaire de gouttelettes projetées par les machines à traire.
Si la grippe aviaire parvient à se propager entre humains, elle pourrait déclencher la prochaine pandémie.
Ce qui est particulièrement redouté, c'est la transmission par voie aérienne.
Pour la pandémie du COVID-19, beaucoup de temps a été perdu avant de combattre ce mode de transmission.
Dès février 2020, le Dr Morawska (Université de technologie du Queensland en Australie) et son collègue Junji Cao, de l’Académie chinoise des sciences de Pékin, avait rédigé un avertissement très inquiétant : ignorer la propagation aérienne du virus, conduirait à une catastrophe. Malheureusement les revues médicales ont rejeté leurs publications à maintes reprises. Les scientifiques étaient focalisés sur la transmission par contact (voir mon Journal du COVID).
Il a fallu plus de deux ans à l’Organisation mondiale de la santé pour reconnaître officiellement que le Covid se propageait par voie aérienne.
Certains experts de la grippe surveillent donc avec anxiété les changements qui pourraient faire que le virus se propage dans l’air.
Le virus H5N1 a été détecté pour la première fois en 1996 chez des oiseaux sauvages en Chine. Le virus a infecté leur système digestif et s'est propagé par leurs excréments.
Au fil des ans, le virus s'est propagé à des millions de poulets et d'autres oiseaux d'élevage. Des centaines de personnes sont également tombées malades, principalement en manipulant des animaux malades.
Ces victimes ont développé des infections pulmonaires au virus H5N1 qui se sont souvent révélées mortelles. Mais le virus ne se transmettait pas facilement d'une personne à une autre.
En 2012, Sander Herfst, virologue à l'Université Érasme de Rotterdam aux Pays-Bas, et ses collègues ont testé si le virus H5N1 pouvait se propager entre furets dans des cages placées à dix centimètres de distance.
Ils ont découvert que quelques mutations permettaient au virus H5N1 de se propager dans l'air. Les virus génétiquement modifiés porteurs de ces mutations se sont propagés d'une cage à l'autre dans trois essais sur quatre, rendant malades des furets en bonne santé.
Aujourd'hui, certains experts de la grippe craignent que le virus H5N1 ne soit en train d'acquérir certaines des mutations nécessaires à sa propagation dans l'air.
Un virus isolé chez un ouvrier d'une laiterie au Texas présentait une mutation qui pourrait accélérer sa réplication dans les voies respiratoires, par exemple.
Lorsque le Dr Herfst et ses collègues ont pulvérisé des gouttelettes transportant le virus du Texas sur des furets, 30 % des animaux ont été infectés.
Il est encore impossible de prédire quand – ou même si – les virus de la grippe aviaire subiront les mutations supplémentaires nécessaires pour se propager rapidement d’une personne à l’autre, . Mais avec le virus qui sévit dans le monde entier et le grand nombre de personnes infectées, les risques d’évolution par voie aérienne augmentent.
Certes ils ne seront pas les seuls, l'Amérique du sud et l'Europe vont laisser des plumes, l'Afrique va souffrir.
Cependant de nombreux analystes américains, dans divers domaines, broient du noir.
Alors que Trump, trompette partout chez ses amis pétroliers son fameux slogan :
« Drill, baby ! Drill ! » (« Fore, bébé ! Fore ! »),
les experts du climat et de l'immobilier constatent que le coût des incendies de Los Angeles s'éleve à plus de 250 milliards de dollars, après que les ouragans Milton et Helene et d'autres phénomènes météorologiques extrêmes ont déjà coûté des dizaines de milliards de dollars aux Américains.
Le retour du tout pétrole est une folie pour ces experts.
C'est notamment la conclusion d’une nouvelle analyse de la First Street Foundation, une société de recherche qui fait de le modélisation financière à partir des risques climatiques et fournit les meilleures données disponibles sur l’adaptation au changement climatique.
Cette analyse prédit un renversement extraordinaire de la situation immobilière des Américains et près de 1 500 milliards de dollars de pertes d’actifs au cours des 30 prochaines années.
"Les conséquences sont stupéfiantes : de nombreux Américains pourraient être confrontés à un changement de paradigme dans leur façon d’épargner et de définir leur sécurité économique. Le changement climatique bouleverse l’hypothèse de base selon laquelle les Américains peuvent continuer à se constituer un patrimoine et une sécurité financière en étant propriétaires de leur logement. Dans un sens, il bouleverse le rêve américain." Jardin d'Abrahm Lustgarten, The NYT
L’accession à la propriété est le fondement de l’économie américaine. L’immobilier résidentiel aux États-Unis vaut près de 50 000 milliards de dollars, soit près du double du produit intérieur brut. Près des deux tiers des adultes américains sont propriétaires et la valeur médiane d’une maison a augmenté de plus de 58 % au cours des deux dernières décennies, même en tenant compte de l’inflation.
Les prévisions concernant les tarifs des assurances ne sont pas faites non plus pour rassurer les candidats issus des classes moyennes supérieures, qui rêvent de finir leur jour en Californie ou en Floride.
Les chercheurs de First Street ont constaté que les pressions climatiques sont le principal facteur de hausse des coûts d’assurance. Les primes moyennes ont augmenté de 31 % dans tout le pays depuis 2019, et sont plus élevées dans les zones climatiques à haut risque.
Au cours des 30 prochaines années, si les prix des assurances ne sont pas entravés, ils augmenteront en moyenne de 29 % supplémentaires, selon First Street. Les tarifs à Miami pourraient quadrupler. À Sacramento, en Californie, ils pourraient doubler !
Fore baby, fore !
Les progrès de la médecine ont permis de vaincre de nombreuses pathologies implacables au cours des dernières décennies, comme beaucoup de cancers et de maladies cardiovasculaires.
Un large éventail de traitements est à l'origine de ces victoires : chirurgie, médicaments, radiothérapie, thérapies géniques...
Si les taux de mortalité pour les deux principales causes de décès en Occident ont fortement diminué, pour la population vieillissante, les taux de mortalité liés à la maladie d'Alzheimer et d'autres dégénérescences neurologiques n'ont cessé de progresser.
Il semble que l'orientation des recherches pour ces pathologies ait été en partie biaisée par une fraude d'ampleur et de niveaux inédits.
Article réalisé à partir d'une publication de la revue Science et du livre à paraître : « Doctored: Fraud, Arrogance, and Tragedy in the Quest to Cure Alzheimer’s » du même auteur (Charles Piller).
JPL
"L’une des soi-disant exigences idéales de la société civilisée […] dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». […] Pourquoi une prescription si pompeuse si sa mise en œuvre ne peut pas être recommandée comme raisonnable ?"
L’homme est en effet tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagements, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. Homo homini lupus [l'homme est un loup pour l'homme] .
S. FREUD, Malaise dans la civilisation (1930)
‘One of the so-called ideal requirements of civilised society [...] says: ‘Thou shalt love thy neighbour as thyself’. [...] Why such a pompous prescription if its implementation cannot be recommended as reasonable?’
Man is indeed tempted to satisfy his need for aggression at the expense of his neighbour, to exploit his labour without compensation, to use him sexually without his consent, to appropriate his property, to humiliate him, to inflict suffering on him, to martyr him and to kill him. Homo homini lupus [man is a wolf to man] .
L'IA tient plus que ses problèmes dans le domaine scientifique ; elle révolutionne également d'autres disciplines à une vitesse époustouflante, désorientant même certains chercheurs qui vont devoir très vite évoluer... ou disparaître.
C'est le cas de l'histoire.
Un nouveau visuel interactif dépeint tout ce qui se trouve sur la planète Terre, montrant, avec une précision scientifique, comment les objets créés par l’homme surpassent désormais toutes les formes de vie naturelle.
Malgré des décennies de progrès, le VIH infecte encore plus d’un million de personnes par an, et un vaccin reste obstinément hors de portée.
Mais cette année, le monde a eu un aperçu de ce qui pourrait être la meilleure solution : un médicament injectable qui protège les personnes pendant six mois à chaque injection.
En juin, un essai d’efficacité de grande envergure mené auprès d’adolescentes et de jeunes femmes africaines a montré que ces vaccins réduisaient à zéro le nombre d’infections par le VIH, soit une efficacité étonnante de 100 %.
Trois mois plus tard, les doutes sur ces résultats ont disparu lorsqu’un essai similaire, mené sur quatre continents, a révélé une efficacité de 99,9 % chez des personnes de diverses identités de genre ayant des rapports sexuels avec des hommes.
De nombreux chercheurs sur le VIH/SIDA espèrent désormais que le médicament, le lénacapavir, fera baisser considérablement les taux d’infection à l’échelle mondiale lorsqu’il sera utilisé comme prophylaxie pré-exposition (PrEP).
Contrairement aux médicaments classiques contre le VIH qui perturbent les enzymes virales en se liant aux « sites actifs » qui leur permettent de fonctionner, le lénacapavir interagit avec les protéines de la capside qui forment un cône protecteur autour de l’ARN viral.
Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle Science a désigné le lénacapavir comme sa découverte de l’année 2024. Le succès sans précédent de ce médicament en tant que PrEP est dû à une avancée fondamentale de la recherche : une nouvelle compréhension de la structure et de la fonction de la protéine de capside du VIH, ciblée par le lénacapavir.
De nombreux autres virus possèdent leurs propres protéines de capside, qui forment une enveloppe autour de leur matériel génétique. Le triomphe de ce médicament laisse donc entrevoir la perspective passionnante que des inhibiteurs de capside similaires pourraient combattre d’autres maladies virales.
L’utilisation généralisée du lénacapavir en PrEP et la fin de l’épidémie de VIH/SIDA dépendent de l’accès, de la distribution et, bien sûr, de la demande.
L’approbation réglementaire n’est pas attendue avant le milieu de l’année 2025 au plus tôt.
Le prix, qui n’a pas encore été annoncé, déterminera qui peut se le permettre. Le laboratoire Gilead, qui possède le brevet, a conclu un accord avec six fabricants de génériques pour produire des versions à bas prix pour 120 pays en développement, mais jusqu’à présent, il n’y a pas de remise pour les pays à revenu intermédiaire comme le Brésil, qui compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH en Amérique du Sud.
De nombreux pays à court de ressources pourraient ne pas avoir le budget nécessaire pour permettre l'accès au médicament à prix réduit.
L'accès aux traitements très performants (thérapie génique, anticorps monoclonaux, cellules souches...) sera encore longtemps réservé à une patientèle de privilégiés.
Alors que l'on se dirige vers un patient personnalisé, c'est une médecine à trois vitesses qui se dessine :
- ceux qui ne pourront pas se soigner,
- ceux qui auront accès à des soins élémentaires avec difficulté : manque de médecins de base, hôpitaux surchargés, cliniques de bas grade,
- les très riches et les riches disposant d'une bonne assurance maladie qui seront accueillis dans les meilleurs centres de soin où se trouveront les médecins les plus compétents disposant des techniques et des médicaments les plus performant.
Ceci n'est pas une caricature... regardons ce qui se passe outre-Atlantique !.
" Crois-tu que le lait a le même goût de l’autre côté du miroir ? » demanda Alice au chat."
Lewis Carroll (1866)
« Une fois, sur le minuit lugubre, pendant que je méditais, faible et fatigué, sur maint précieux et curieux volume d’une doctrine oubliée, pendant que je donnais de la tête, presque assoupi, soudain il se fit un tapotement, comme de quelqu’un frappant doucement, frappant à la porte de ma chambre. « C’est quelque visiteur, — murmurai-je, — qui frappe à la porte de ma chambre ; ce n’est que cela, et rien de plus. »
Ah ! distinctement je me souviens que c’était dans le glacial décembre, et chaque tison brodait à son tour le plancher du reflet de son agonie. Ardemment je désirais le matin ; en vain m’étais-je efforcé de tirer de mes livres un sursis à ma tristesse, ma tristesse pour ma Lénore perdue, pour la précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore, — et qu’ici on ne nommera jamais plus...
Il est impossible aujourd'hui de dénoncer le génocide perpétré par l'armée israélienne à Gaza, sans se voir accusé, plus ou moins ouvertement, d'être antisémite et suppôt de Mélenchon.
Je ne suis ni l'un, ni l'autre.
A ma modeste échelle, j'ai dénoncé toute ma vie, toute forme de racisme.
Je suis simplement absolument scandalisé, révolté, par l'impunité dont jouit l'état hébreu qui se livre impunément à des exactions qualifiées de crime de guerre par l'ONU et ses différentes instances.
C'est tous les jours, et par dizaines, que l'armée israélienne commet des attentats terroristes à Gaza, en pulvérisant écoles, hôpitaux, lieux publics, lieux privés...
On estime à plus de 40 000 le nombre de morts liés à ces bombardements aveugles dans l'enclave de Gaza dont nul ne peut s'échapper, où la population est constamment déplacée, comme des animaux dans un zoo.
Pilonné chaque jour, cette sorte de banthoustan ou de ghetto créé par Israël, n'est plus qu'un champ de ruines où, si l'on échappe aux obus, on meurt de faim, ou d'une banale infection, ou de l'absence de soins pour des maladies chroniques : diabète, cancer, insuffisance rénale...
Sur ces 40 000 morts, selon les sources, on évalue à 10 ou 15 000 le nombre de combattants liés aux extrémistes du Hamas.
Qui sont les autres : essentiellement des femmes et des enfants.
Selon la prestigieuse revue médicale anglaise "The Lancet" :
"il n'est pas invraisemblable d'estimer que jusqu'à 186 000 morts, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza"
De nombreuses ONG médicales, françaises, européennes, mondiales affirment que l'amée israélienne affame délibérement la population gazaouie.
Par notre inaction, par notre "soutien indéfectible" à l'état hébreu...
De ce bilan nous sommes comptables, de ce génocide nous sommes complices !
Pour perpétrer ce carnage, Israël joue habilement sur plusieurs tableaux :
- état religieux (aux mains aujourd'hui de fanatiques qui multiplient les exactions dans les lambeaux de Palestine qu'ils n'ont pas encore accaparés) - comme l'Iran et l'Arabie Saoudite - ils jouent de ce dualisme : critiquer Israël, c'est critiquer les juifs... donc être antisémite !
ANTISEMITE devient un sésame qui permet d'évacuer toute critique !
- corps étranger, imposé par l'occident au Proche-Orient, son existence même serait menacée par les tentatives d'agression de ses voisins.
C'est évidemment absurde, puisque l'armada américaine en méditerrannée, entièrement dévouée au service de cet état, a une puissance de feu capable d'anéantir toute projet de ce type en quelques minutes.
Même lors de l'ignoble attaque du 7 octobre, ce ne sont que quelques km2 du pays qui ont été occupés.
C'est fort de cet appui américain illimité dans le temps, dans la nature et dans le volume, que l'état hébreu peut se permettre aujourd'hui de faire à peu près tout ce qu'il veut, en se moquant de condamnations morales, bien timides !
Toujours sous l'influence américaine, Israël est même devenu un partenaire commercial de plusieurs pays arabes. Ce qui fait que les Palestiniens sont totalement isolés, simplement soutenus par quelques délibérations inopérantes de l'ONU et par un état voyou comme l'Iran, qui se moque bien de ces malheureux et les utilise dans son conflit avec ses voisins.
Mais qu'est-ce que l'antisémitisme ?
L'antisémitisme en France et en Europe a sévi tout au long du XXème siècle pour aboutir à l'innommable extermination massive des juifs perpétrée par les nazis.
Pour avoir une idée de la violence des écrits d'écrivains, de journalistes, de politiciens français qui ont préparés les esprits à la Shoah, il faut lire par exemple :
- LF Céline : (Bagatelles pour un massacre, l'Ecole des cadavres et Les Beaux Draps) aux éditions Gallimard,
- J. Giraudoux : admirateur de l'Allemagne nazie qui écrit dans "Pleins Pouvoirs" : « Des centaines de mille Ashkenazis, échappés de ghettos polonais ou roumains… Ils apportent là où ils passent l’à peu près, l’action clandestine, la concussion, la corruption et sont des menaces constantes à l’esprit de précision, de bonne foi, de perfection qui était celui de l’artisanat français »
Il faudrait aussi parler de Maurice Barrès, antidreyfusard notoire qui osera écrire : «Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race.»
Pour les journalistes il faut bien sûr citer Lucien Rebatet, le créateur de "Je suis partout".
Dans cet infâme brulôt antisémite on a pu lire Brasillach, Marcel Aymé, Jean Anouilh, Marcel Jouhandeau, Drieu La Rochelle...
A la racine de cet antisémitisme "moderne " on trouve donc Barrès mais surtout Maurras et l'Action Française et leur modèle Édouard Drumont, né en 1844 à Paris et mort en 1917 dans la même ville.
C'était un journaliste, écrivain, polémiste et homme politique français d'extrême droite.
Fondateur du journal La Libre Parole, antidreyfusard, nationaliste et antisémite, il participe à la fondation de la Ligue nationale anti-sémitique de France.
Dans la France juive, il place "la Question juive" « dans une perspective historique — tour à tour sociale, religieuse, politique — trois sources principales des passions antijuives : l'antijudaïsme chrétien, l'anticapitalisme populaire et le racisme moderne »
Charles Maurras, qui reste vénéré aujourd'hui par l'extrême-droite insultait les juifs en général et Léon Blum en particulier, «ce vieux chameau sémitique», réclamait un antisémitisme d’État et la fin de la République enjuivée.
L' antisémitisme moderne, d'essence athée, émerge au milieu du XIXe siècle, après une longue période de plus de trois siècles durant laquelle les juifs d'Europe ont bénéficié d'une très relative tranquillité. Cet antisémitisme se moque de la question religieuse.
Contre toute évidence, il présente les Juifs comme une race à part, dotée de caractéristiques spécifiques et ineffaçables, par exemple le goût de l'argent, le cosmopolitisme et le mépris de la patrie.
L'antisémitisme religieux
Néanmoins, au moment où le combat contre le cléricalisme annoncé par Léon Gambetta bat son plein, se jugeant brimés par le régime, les catholiques dénoncent le « complot juif » qui inspirerait les dirigeants politiques.
Ainsi "Les Semaines religieuses" affirment en 1892 :
« Au Juif Naquet, nous devons la loi sur le divorce ; au Juif Salomon la crémation des morts ; au Juif Camille Sée, les lycées de filles ; au Juif Hérold, préfet de la Seine, l'enlèvement des crucifix des écoles de Paris [...] ; au Juif Meyer de La Lanterne et autres Juifs de la presse le journalisme blasphémateur et ordurier [...] ; à la juiverie en général, aidée de la maçonnerie son esclave, toutes les mesures qui tendent à étrangler le catholicisme."
En fait la terminologie visant à traduire la haine des Juifs est plurielle, les termes d’antijudaïsme et d’antisémitisme sont les plus utilisés. Ces deux mots ne recouvrant d’ailleurs pas la même réalité. L’antijudaïsme a une double connotation, religieuse et sociale.
Dans le monde antique, égyptien ou gréco-romain, la dimension religieuse est fondamentale.
Avec l’apparition du christianisme, et le refus juif du message évangélique, le discours se fait théologique. La catéchèse chrétienne reprend cependant des éléments de l’antijudaïsme païen.
Cet antijudaïsme religieux qui a conservé sa nocivité jusqu’au cœur du XXe siècle, ne saurait être confondu avec l’antisémitisme ou la judéophobie qui est une forme particulière de la xénophobie et qui, au XIXe siècle, a intégré des considérations économiques, nationales et politiques.
L'arrivée de l'état hébreu en Palestine a bien sûr rebattu les cartes
Je ne vais pas refaire l'histoire du sionisme, de la déclaration Balfour de 1917 et du rôle du Royaume-Uni, toujours est-il qu'après les camps d'extermination, les pogroms de l'Europe de l'Est, les déportations massives réalisées avec la complicité de nombreux pays européens, dont la France, l'Occident et l'URSS, soit par remords, soit par intérêt, soit pour délocaliser la question juive, les Occidentaux ont facilité l'installation d'une colonie juive en Palestine, qui a conduit à l'état d'Israël en 1948.
Lors de la partition en 1947, la Palestine avait une population de près de 2 millions d’habitants sur un territoire d’environ 28.000 km². Il y avait 630.000 juifs et 1.340.000 Arabes, dont plus de la moitié vivaient à l’intérieur des limites établies par l’ONU pour l’État juif en Palestine, qui se proclamait indépendant le 15 Mai 1948 avec le nom d’État d’Israël.
Evidemment les autochtones, les pays arabes, sont immédiatement partis en guerre contre "l'occupant".
Ces guerres, ils les ont toutes perdues, permettant à Israël de considérablement accroître son territoire aux dépends des Palestiniens, de l'Egypte, de la Syrie et de la Jordanie.
A chaque fois l'Occident a prêté main forte aux Hébreux (France et Royaume-Uni en 1956, Américains ensuite).
Dès l'origine des hommes de paix au Moyen-Orient, en Israël même, en Europe, ont plaidé pour la constitution de deux états.
Les accords de Paix (accords d'Oslo en 1993) entre Yasser Arafat président de l'OLP et Yitzha Rabin, premier ministre d'Israël, traçaient un route vers ce chemin.
Malheureusement, le 4 novembre 1995, alors qu'il prononce un discours lors d'une manifestation pour la paix sur la place des rois d'Israël, à Tel Aviv, Y.Rabin est assassiné par un extrémiste apparenté à ceux qui sont aujourd'hui au pouvoir à Tel Aviv.
La haine a depuis 1948 envahit les coeurs d'un peuple humilié, martyrisé, abandonné, elle se perpétue de générations en générations et conduit à des actes violents contre "le colonisateur".
Plus largement, si aujourd'hui on organisait un référendum libre dans tous les pays arabes, la réponse quant à la nécessité de repartir en guerre contre l'état hébreu serait sans nul doute positive à plus de 90%, alors que l'Egypte, le Maroc, l'Arabie Saoudite, des Etats du golfe... ont signé des traités avec Israël.
Mais ces dirigeants ne représentent que l'écume, constituée de dictateurs, de monarques et d'affairistes, d'une vague qui les emportera un jour ou l'autre, si rien n'est fait pour trouver une solution en Palestine.
Evidemment cette haine a un écho dans les pays européens où l'immigration arabe est forte, comme en France.
Ceux qui dénoncent les massacres de Gaza sont considérés aujourd'hui en France comme des antisémites par la macronie, la droite et l'extrême-droite et évidemment les institutions juives, dont le CRIF plus que jamais au service du gouvernement israélien.
La France qui a beaucoup à se reprocher quant à son attitude envers les juifs depuis l'affaire Dreyfus et la collaboration pétainiste avec les nazis, ne manque pas de traiter d'antisémite et même de traîner devant les tribunaux tous ceux qui manifestent une hostilité un peu voyante envers Israël et son action pour le moins brutale à Gaza, même si aujourd'hui ce pays est gouverné par une clique d'extrémistes en passe d'être condamnée devant le Tribunal International de La Haye.
Bref, pour de cyniques raisons politiques, en France et en Europe, manifester contre la politique israélienne, c'est être antisémite !
Cette accusation d'antisémitisme est une des armes de prédilection des faucons israéliens et de leurs représentants en France manipulés, par le CRIF qui n'est que le relais de la politique israélienne et qui disposaient à l''Assemblée nationale Française d'un proche du premier ministre israélien (Meyer Habib).
Qu'un sans-abri algérien, non politisé, non encarté, drogué, abreuvé d'images des massacres de Gaza, drapé dans un drapeau palestinien, tente de brûler une synagogue, c'est logiquement pour nous un acte terroriste antisémite et il nous révulse parceque dans notre mémoire collective nous avons toujours l'image de la solution finale initiée par Hitler.
Mais pour cet illuminé et tous ceux qui à travers le monde l'acclament, que représente cet acte ?
Cet antisémitisme qui vient du fond des âges, qui a miné l'Europe depuis des siècles et ronge encore la France ?
Connaît-il le centième de l'histoire que je viens de résumer ?
Albert Camus, pied-noir algérien, interrogé en 1957 à Stockholm à propos de la guerre d'Algérie, au moment où il recevait le prix Nobel de littérature, répondait :
"Si j'avais à choisir entre ma mère et la justice, je choisirais ma mère"
J'ai une grande admiration pour la vie et l'oeuvre Albert Camus, mais je ne le suivrais pas sur ce point.
Je choisirais la justice, car fatalement l'injustice un jour frappera ma mère ou mon fils ou mes amis et pervertira mon pays.
JPL, le 28 août 2024
NB : Je sais que quelques lecteurs de ce blog me traiteront -évidemment- d'antisémite.
Qu'ils continuent à galvauder ce mot terrible et bientôt il n'aura plus de sens.
Antisémite va bientôt devenir le nouveau point de Godwin !
A gauche : après l'attentat terroriste visant la synagogue (en arrière-plan) de la Grande-Motte
A droite : après un nème bombardement de civils par l'armée israélienne à Gaza (image UNICEF)