Le pire est avenir ?
NON au nihilisme !
Face au déploiement méthodique d'une vraie politique de droite dans le dernier pays démocratique où l'élan solidaire et fraternel, né à la libération, vivotait encore, la contestation avance les arguments et les troupes qui ont fait son succès pendant près de 50 ans :
- des cheminots (pas les plus malheureux dans ce pays !) qui bloquent des trains,
- des étudiants de filières littéraires - principalement des 4 mêmes universités : Toulouse (Le Mirail), Montpellier (Paul Valéry), Rennes II et la Sorbonne, qui occupent (mais aussi saccagent) l'outil de travail,
- de sympathiques utopistes qui prônent un retour à la terre, malheureusement débordés par nihilistes et casseurs.
Ces jeunes pense-t-il vraiment mobiliser les Français en défendant l'inepte tirage au sort à l'entrée à l'université , l'empilement de centaines de malheureux étudiants dans des filières sans aucun débouché ?
Les cheminots croient-t-ils sérieusement obtenir l'adhésion du pays en voulant pérenniser un statut qui offre des retraites à moins de 60 ans, quand tant de travailleurs pauvres, d'exclus du système se voient refuser le minimum vital ?
Quand nos soignants se paupérisent, la sécu est menacée, les maisons de retraite explosent, les exclus se comptent en centaines de milliers...
Utilisent-ils vraiment la bonne méthode pour sauver le service public ?
Je comprends le désarroi de notre jeunesse, nous leur léguons une terre et une société qui ont une sale tête.
L'imagination au pouvoir
Mais en 50 ans tout a changé :
- avec l'effondrement du communisme, l'utopie a pris du plomb dans l'aile,
- l'Europe entière a basculé dans un libéralisme économique à tout crin,
- la Chine et ses satellites ont emboîté le pas de l'occident,
- le capitalisme patriarcal a laissé place à une dictature financière mondialisée,
- le gouffre entre pays pauvres et pays riches s'est élargi, provoquant des migrations massives qui vont s'intensifier,
- le désarroi des plus pauvres a fait le lit d'un populisme qui gangrène le monde, des USA à la Turquie, en passant par l'Europe de l'Est.
- notre planète est au bord du précipice, pas une semaine ne se passe sans que des publications catastrophiques n'annoncent le pire
...
Reproduire les vieux schémas n'a aucun sens.
En homme intelligent et méthodique, Macron effectue une profonde mise à jour système qui tend à nous aligner sur le modèle social et économique qui a emporté le match depuis belle lurette.
Face à un homme qui a oublié d'être bête, qui succède à deux présidents calamiteux, qui n'a contre lui que des aboyeurs inconséquents, les slogans, la rue, ne suffisent plus. A sa politique, c'est un projet qu'il faut opposer, source d'espérance... mais crédible.
Certes, avec des environnements intérieur (*) et extérieur hostiles, la tâche est rude !
(*) voir par exemple le matraquage de média ineptes, vendant une soupe fétide au pire, incolore et sans saveur au mieux, occupés sans entraves à décerveler les citoyens
A part les quelques lueurs aperçues dans les programmes de Benoit Hamon et Arnaud Montebourg, la gauche ne propose plus rien depuis trente ans. Ses partis, vidés de substance, inconséquents aux extrêmes, pourris au centre, ont été incapables de limiter l'exode de leurs troupes vers le FN.
Les syndicats sont désertés, rongés par le corporatisme. L'admirable tissus associatif français ne peut éternellement suppléer leurs faiblesses.
Sombre le tableau !
Eduquer, éduquer sans cesse...
Pour la jeunesse, qui est aujourd'hui le principal souci, l'objectif me semble clair : lutter pour la reconstruction d'une éducation nationale qui permettrait à chacun d'affronter dignement l'existence.
Notre système éducatif est inadapté, faible en formation initiale, très mauvais en formation continu. A travers grandes écoles et universités, il sert principalement à reproduire une élite.
S'obstiner à le défendre pour des motifs purement corporatistes, refuser l'orientation au prétexte d'un égalitarisme dont la conséquence est l'exclusion massive des populations les plus fragiles, est un non-sens tragique.
Cette reconstruction implique évidemment des moyens financiers à la hauteur de l'enjeu, mais aussi - et c'est plus difficile - une révolution des esprits dans la conception même de la transmission du savoir.
L'empilement des connaissances doit laisser la place à la construction d'un savoir dynamique, ouvert, à une formation tout au long de la vie, absolument indispensable pour affronter un monde en perpétuel mouvement
________________
Je n'ai pas changé de convictions, le triomphe actuel des individualismes, d'un libéralisme forcené qui n'est que la liberté du renard dans le poulailler, du pouvoir sans partage d'une finance apatride et anonyme, où l'actionnaire a tous les pouvoirs et le salarié aucun, est non seulement profondément amoral (ce qui aujourd'hui n'affecte pas grand monde !) mais intenable à moyen terme... Il existe comme pour tout récipient une pression maximale admissible : au-delà de cette limite le contenu fait sauter le contenant.
Le pire est avenir ?
Écrire commentaire