Il faut reconnaître une certaine constance à François Hollande - que seules les autruches du PS n'ont pas voulu voir - : depuis 2002 il n'a eu de cesse de déconstruire le parti que F. Mitterrand avait porté sur les fonds baptismaux à Epinay en 1972... et dont on lui donna les clés en 1997
Sa volonté de transformer le grand parti de la gauche en une sorte de parti démocrate, apparaît clairement en 2005, lorsqu'il l'embarqua dans une hasardeuse campagne pour le oui au traité constitutionnel européen, qui bafouait allègrement nombre de fondamentaux de sa propre formation.
Les mêmes autruches s'esbaudirent quand le candidat Hollande eut les accents déchirants de la gauche durant la campagne de 2012 ; elles lui accordèrent le label rouge sans rechigner : des postes étaient à la clé et Sarkozy prenait la porte.
Depuis son élection, le père François a réussi son coup. Avec son compère Valls, il a successivement mis sur la touche tous ceux qui pouvaient faire obstacle à son dessein ; Christiane Taubira, dernière conscience de gauche du gouvernement, a dû prendre la porte.
En échec économique patent, avec près de 6 millions d'inscrits au pôle emploi, F. Hollande espère rebondir en mettant en avant sa lutte contre le terrorisme et en achetant sa réélection en même temps que quelques centaines de milliers d'emplois aidés.
Il ne devra pas compter sur la gauche pour cela.
Ce pays à une histoire et la gauche de ce pays colle à cette histoire.
On ne tue pas un rêve et des idéaux avec quelques prébendes, de gros mensonges et de petites ficelles.
Le parti socialiste agonisait depuis 2002, il était en mort clinique depuis 2005, le constat de décès a été établi hier. Mais la gauche n'est pas morte, en témoigne par exemple l'appel citoyen à une primaire de gauche.
Il faut que ce processus s'amplifie pour qu'émerge un nouveau parti, avec ses idées, son programme, son candidat.
" A âme basse, ciel bas.
Comme on fait son rêve, on fait sa vie.
Notre conscience est l'architecte de notre songe."
Victor Hugo, Les Contemplations