S'il est un homme que le "peuple de gauche" peut célébrer sans retenue, c'est bien le tribun castrais Jean Jaurès.
Le 31 juillet prochain nous célébrerons le centenaire de son assassinat par un étudiant nationaliste,Raoul Villain, qui sera acquitté après la guerre (*). Il payait ainsi son opposition farouche au conflit qui s'annonçait et dont -pour lui- le prolétariat serait forcément la victime.
On sait ce qu'il advint : des millions de morts, l'avènement des fascismes, de Mussolini, de Hitler, de Pétain et un nouveal embrasement.
Intellectuel brillant (major à l'entrée de l'Ecole Normale Supérieure devant Henri Bergson, maître de conférences à la Faculté des Lettres de Toulouse), Jaurès est surtout un des fondateurs - et le plus brillant animateur - du premier parti socialiste français unifié, la SFIO, qui rassembla réformistes et révolutionnaires (guesdistes).
Jean Jaurès était avant tout un homme épris de justice.
C'est ce qui motivera son combat pour Dreyfus, qu'il ne défendra (bien aprèsZola) que quand il aura tous les éléments prouvant l'implication du lieutenant-colonel Henry.
C'est surtout ce qui expliquera son évolution politique après les grandes grèves de Carmaux qui feront de ce républicain farouche un socialiste convaincu.
S'il n'en restait qu'un pour nous consoler de la médiocrité, de la veulerie, de l'hollandisme ambiant, ce serait bien lui, Jaurès.
(*) : « Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Ce verdict vous met hors la loi, vous et tous ceux qui défendent votre cause. Travailleurs, veillez ! » Anatole France