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Sciences : qu'appelons-nous "vrai" ?

La Vérité, Jules Joseph Lefebvre
La Vérité, Jules Joseph Lefebvre

  "Sciences, vérité et démocratie"

 

Nicolas Chevassus-au-Louis, Docteur en biologie, historien des sciences et journaliste, qui a produit cet été sur Mediapart une très intéressante enquête à propos des théories du complot, aborde dans un article publié dans Le Monde, ce que d'aucuns ont appelé "la guerre des sciences" entre rationalistes et relativistes.

 

L'occasion lui en est donné avec la parution de l'ouvrage du sociologue, anthropologue et philosophe des sciences français Bruno Latour (Une anthropologie des modernes, La Découverte), chantre du relativisme, qui depuis les controverses à propos du climat et du créationnisme, semble regretter certains de ses propos.

 

Latour fait partie d'une école (non moderne ou post-moderne ?) qui considère l'activité scientifique comme un système de croyances, de traditions orales et de pratiques culturelles spécifiques.

 

Pour les rationalistes au contraire, " la science parvient, dans sa confrontation avec le réel, à produire des énoncés ayant vocation à la vérité universelle, indépendants des conditions dans lesquelles ils ont été formulés ".(N.C.a.L)

 


Latour fit partie de ceux qui furent mis en cause dans l'ouvrage des physiciens Alan Sokal et Jean Bricmont, (Impostures intellectuelles ) qui stigmatise l'incompétence avec laquelle certains chercheurs en sciences humaines utilisent des concepts issus des sciences dures.


Cette publication  fit suite au canular d'Alan Sokal qui publia dans une revue majeure des sciences humaines, Social Text, un article volontairement truffé d'erreurs, intitulé : "Transgresser les frontières. Vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique".

 

Nicolas Chevassus nous dit aussi très justement que le débat se déplace aujourd'hui sur le terrain fort glissant de la philosophie politique : " toutes les opinions étant légitimes en démocratie, pourquoi certaines - les vérités scientifiques - prétendraient-elles être de nature différente ? "

 

C'est une vraie question d'actualité (qui s'est traduite, il y a peu, par des coups échangés dans un collège entre un enseignant et un élève) : la confrontation d'un enseignant donnant un cours sur l'origine de l'homme et l'évolution, avec un élève acquis au créationnisme, peut-elle être assimilée à un simple échange d'opinions ?